Curriculum vitae
Conférences
Les sauvages sont-ils des poètes ? Léry et Montaigne aux origines d’une conception de l’art autochtone
Penser la frontière au XVIe siècle : retour sur le Journal de voyage de Montaigne
La conscience de l’espace est intimement liée à la pratique du voyage. Cette affirmation apparait en pleine lumière à qui passe du temps dans la bibliothèque viatique des siècles anciens mais aussi à qui fait l’expérience du voyage d’aujourd’hui. Les transports nourrissent, de nos jours, une conception discontinue de l’espace hypertrophiant les frontières. Cependant, pour Lamartine, Montaigne et d’autres personnages du XVIème siècle, le voyage par terre et par mer se déroule dans un continuum spatial ininterrompu, posant forcement dans d’autres termes la...
Le corps à l’épreuve du voyage : Mission en Huronie
Bonnes raisons de partir en pèlerinage : récits des XVIe et XVIIe siècles
S'il est un voyage qui semble afficher ses raisons d'emblée, c'est bien le pèlerinage. Mais s'agit-il de "bonnes raisons" ? Les critiques dont cette pratique viatique furent l'objet de la part des humanistes et des réformés au XVIe siècle amènent à reconsidérer la question.
On verra comment au tournant des XVIe et XVIIe siècles, certaines raisons du voyage prennent un aspect obsolète, tandis que la piété de la Contre-réforme en valorise d'autres, bien plus contemplatives que pénitentielles. On s'intéressera enfin à la manière dont le...
Premières rencontres et difficultés linguistiques (XVIe siècle)
Christophe Colomb se fit accompagner d’un interprète juif, persuadé qu’il allat aborder l’Eden où l’on parlait hébreu. La désillusion fut complète. Qu’en fut-il des premières rencontres où le langage articulé ne servait de rien. Le langage des signes était-il universel, En apparence seulement : illusion de la transparence. Les récits de voyage sont des constructions rédigées en fonction du destinataire : ce ne sont pas des documents. Dans le domaine non verbal, il s’agit de rendre compte du geste de l’autre, ce qui ne veut pas dire que l’interprétation en soit exacte...
Visions de l’Orient dans les pèlerinages en Terre sainte au XVIe siècle
L’Orient des pèlerins est d’abord un Orient de mémoire : l’Orient de la Bible où est situé le jardin d’Eden ; ce n’est pas un lieu, mais une direction, vers la libération et l’absolu. Les trois grands pèlerinages sont Rome, Compostelle et, naturellement, Jérusalem où chacun viendra célébrer la mémoire du Christ. Il s’agit d’abord de voir les lieux de sa vie terrestre et d’y distinguer un réseau de significations. Les pèlerins sont les modestes héros de la foi qui s’approchent de Dieu en s’approchant du lieu saint. Si ce lieu est en soi sacré, il ne doit être que cela...
Les pèlerinages à Jérusalem et leurs récits au long du Moyen Âge et à l'aube des Temps modernes
Profitant de ce que la notion de « Moyen Âge » nous introduit à la longue durée, nous essayerons de réfléchir sur la manière dont se constitue le récit de pèlerinage entre le IVe et le XVIe siècle. Nous verrons que, sans être absolument immuable, le récit de pèlerinage présente des constantes. Nous nous interrogerons sur les causes qui permettent de parler d’une véritable matrice du récit de pèlerinage, en nous appuyant sur les récits qui eurent une importance déterminante, soit sur le genre, soit sur les mentalités – autrement dit, les succès de librairie. On...
Paradis perdu ? Suivez le guide ! La quête de l'origine dans les récits des pèlerins de Terre sainte (Moyen Âge - XVIe siècle)
Jean Delumeau a écrit une « histoire du paradis » qui ne laisse pas grand chose à glaner. Le contrat que les pèlerins signaient à Venise pour le voyage en Terre sainte ne prévoyait pas la visite du paradis. Dans sa relation, au XIVe siècle, Mandeville signale qu’on en a entendu parler, mais que nul mortel ne peut s’en approcher. Il serait situé vers Taprobane (Ceylan) : le paradis est du mode du ouï-dire. D’ailleurs d’après la Genèse (III), des chérubins en gardent l’entrée. Les relations de pèlerins de la fin du Moyen Âge et de la Renaissance, propos de cette...
Le récit de pèlerinage aux limites de l'écriture viatique
Depuis le modèle des Histoires d'Hérodote, le récit de voyage s'ouvre à tous les champs de l'altérité et s'exerce à décrire la religion des autres. Ce regard extérieur qui s'applique à la comparaison, voire à la compréhension des usages et croyances de la société d'origine ou encore à sa critique, ne tisse pas de relation fondamentale entre "voyage" et "religion". Le fait religieux entre dans la description encyclopédique du monde, au même titre que d'autres pratiques.
Pourtant, de grands mythes font du voyage un acte religieux ou initiatique. Les auteurs de...
Lieu et topos. Le lieu du renégat : la Jérusalem de fray Pantaleao d'Aveiro.
Marie-Christine Gomez-Géraud note que le récit de voyage fossilise la coutume et que les "topoi" de la description nourrissent en particulier les relations de pèlerins en Terre sainte. Ces textes cristallisent l’image négative de l’autre (arabe, juif, infidèles variés) et montrent le pèlerin aveugle à autre chose que les Lieux saints : le degré zéro de l’ethnologie. L’"Itinerario da Terra santa" du franciscain portugais, fray Pantallão d’Aveiro (Lisbonne, 1593, quatre rééditions) n’échappe pas à la règle. Ce gardien des Lieux saints de Jérusalem (1564-1566) exorcise...