LE VOYAGE EN ANGLETERRE DE MALESHERBES

LE VOYAGE EN ANGLETERRE DE MALESHERBES
Édition critique

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Conservé à Philadelphie dans les collections de l’American Philosophical Society, après être passé par des collections françaises, dont celle d’A. A. Renouard, le manuscrit inédit du voyage de Malesherbes en Angleterre d’avril à mai 1785 est enfin publié avec tout le soin nécessaire. Copie de secrétaire avec des corrections autographes de Malesherbes, le texte anonyme se présente sous la forme d’un simple journal complété par des informations comptables et le détail des distances entre les diverses étapes. Déchargé depuis 1776 de sa charge ministérielle, Malesherbes est saisi du tropisme britannique, très présent chez les intellectuels de l’époque et renforcé chez lui par la collection de livres de voyage en Angleterre qu’il possédait. Accompagné de son gendre, d’un serviteur et d’un interprète, il séjourne trois semaines à Londres, où il est introduit dans les cercles les plus fermés, mais il va ensuite dans l’Angleterre profonde. Ce pays lui paraît avoir réalisé dans la plupart des domaines, sauf dans la sociabilité mondaine – une spécialité française –, quelques-unes des ambitions des Lumières : progrès, industrialisation, hygiène, art des jardins, etc. Il associe à ce journal assez sec une sensibilité « romantique » aux choses dans la patrie même où ce terme a trouvé son origine. C’est un Malesherbes curieux de tout, un peu touche à tout aussi, qui passe d’un sujet à un autre au gré d’un itinéraire prestement parcouru, que nous offre ce manuscrit excellemment transcrit et annoté par Michèle Crogiez Labarthe.

François Moureau

Quatrième de couverture

Publié ici pour la première fois, ce récit de voyage est la rencontre entre un des esprits les plus éminents des Lumières françaises et le pays qui les a le plus fascinées : l’Angleterre.

La grande île, proposée comme modèle de tolérance et de progrès par Voltaire, Malesherbes décide de s’y rendre afin d’en voir la réalité. Dans son récit, rapide et dense, il consigne ses observations et ses réflexions dans les domaines les plus divers : sa curiosité s’étend des mœurs – telles qu’elles se révèlent dans la vie quotidienne et les réceptions mondaines –, au système politique, des découvertes scientifiques à leurs applications pratiques, des beaux-arts à l’horticulture. La campagne anglaise et ses célèbres parcs, aménagés en conformité avec la nature, trouvent en lui un observateur attentif et critique, souvent émerveillé.

Cette relation offre un témoignage essentiel sur la connaissance que la France avait de l’Angleterre à la veille de la Révolution. Elle séduit par son ton personnel aussi bien que par son intérêt historique.

Référence électronique

François MOUREAU, « LE VOYAGE EN ANGLETERRE DE MALESHERBES », Astrolabe - ISSN 2102-538X [En ligne], Janvier / Février 2010, mis en ligne le 08/08/2018, URL : https://crlv.org/articles/voyage-en-angleterre-malesherbes