Professeur des Universités (littérature française du XIXe siècle)
Curriculum vitae
Conférences
Au carrefour des discours : la poétique des ruines dans l’Itinéraire de Paris à Jérusalem de Chateaubriand
Dans l’Itinéraire de Paris à Jérusalem, la ruine produit et concentre autour d’elle une série de postures énonciatrices, un « feuilleté de discours » de la part de Chateaubriand et, en parallèle, elle induit une interaction avec l’écrivain voyageur. La visite de Sparte, ruine muette, « pratiquement ruine de ruine selon Chateaubriand lui-même », fournit un exemple particulièrement significatif de cette posture et de ce système d’échange. Alain Guyot se propose d’étudier « ce monde détruit » et d’examiner « le rôle du voyageur...
Enthousiasmes et réticences : les écrivains au Mont-Blanc entre 1800 et 1870.
Dans le _Voyage à la Tête noire_ (1831), Nodier témoigne à Hugo de sa fascination-réserve à l’égard de la montagne. Ce sentiment vient de loin. Le Mont-Blanc fut longtemps inconnu des cartographes, qui n’avaient pas conscience qu’il était le sommet le plus élevé des Alpes ; on l’appelait la Montagne maudite, et on lui associait divers localisations comme l’enfer ou le purgatoire ; on exorcisait cette montagne où la glace et les avalanches témoignaient de quelque entreprise du Malin. C’était le territoire du sacré que l’on ne pouvait décrire et où l’on ne devait pas s’...
Le "laboratoire montagnard" : entre histoire culturelle et approches littéraires
Par laboratoire montagnard nous entendons un creuset d'écritures qui visent une transmission de connaissances : de soi, des habitants, de la nature, de l'histoire du globe. Nous allons chacun proposer des études de cas permettant d'illustrer le fonctionnement de ce laboratoire en tant que s'y interpénètrent l'expérience et la théorisation, la description et l'explication, le scientifique et l'émotionnel.
Les cas de Lalande - et dans une moindre mesure de Bordier - nous aideront à cerner le "moment 1770-1800" comme une période de grande effervescence, où s'...
Montagnes décrites, montagnes rêvées : la représentation des Alpes chez les voyageurs au tournant des Lumières
M. Alain Guyot évoque les premiers voyageurs qui, au XVIIIe siècle, découvrirent la montagne et, en particulier, les Alpes. William Windham fut en 1741 l’inventeur du Mont Blanc et de la Vallée de Chamonix. Jusqu’alors la montagne était un lieu que le voyageur contournait, un monde habité de peuplades repoussantes, souvent accablées de maladies effrayantes (goitres). Quelques universitaires de Berne ou de Zurich amenaient leurs étudiants à la montagne pour des promenades hygiéniques, mais ce fut le poème "Die Alpen" d’Albrecht von Halller publié en 1731 et rapidement...
Du voyage à ses récits, mettre le monde en intrigue
Le passage du réel à l'écriture suscite-t-il des procédures spécifiques en régime fictionnel et en régime référentiel (en particulier dans le récit de voyage) ? Doit-on supposer qu'un "cahier des charges" propre à chaque genre détermine des "mises en récit" - voire en intrigue - particulières pour les narrations et les descriptions, entre autres ? Ou bien cette distinction générique se révèle-t-elle artificielle, les procédures étant en réalité voisines et se contaminant mutuellement, en fonction des perspectives de réception dans lesquelles s'inscrit chaque ouvrage?...