Voyage en Arménie et en Perse

«Mais, me direz-vous, si ce pays est encombré de rochers, il est aussi couvert de ruines intéressantes, de monuments historiques et bibliques qui valent bien la peine d'être vus de près. Je n'y contredis pas. Quand on a pour objectif autre chose que les vieux murs de Babylone, [...] on s'empresse de prendre un autre chemin. Le nôtre était de traverser l'Arménie d'un bout à l'autre pour nous rendre en Perse, - le pays des aigrettes de diamants monstrueux, des perles que l'on dirait pondues par des colombes, - en passant par le fameux couvent d'Edch-Miazzinn, [...], perché au milieu d'un désert d'eau, sur un immense plateau à six ou huit mille pieds au-dessus de la mer, où trente ou quarante rivières et ruisseaux, descendant de tous les côtés du grand et du petit Ararat, se croisent sur une étendue de six à huit lieues, et se réunissent enfin pour enfler l'Araxe, dans lequel on pêche des truites gigantesques, des carpes de douze à quinze livres et des écrevisses monchetées de ronge, d'une grosseur phénomenale»(1897/2-3).