Itinéraire
I.: du 16 avril au 14 octobre 1890
rade d'Ajaccio - Cauro - Sainte-Marie - Siché (exc. à Grosseto-Prugna et à Campo) - Urbalacone - Siché (exc. à Cardo et à Vico) - Cauro - Ajaccio (exc. ds la vallée de la Gravona et à Eccica-Suarella) - Siché - Ambalzac - Zilone - Siché (exc. à Zigliara et à Bastelica)
II.: du 31 juillet au 20 août 1892
Bastia - Folleli - Stazzona - Ajaccio
Type
voyage de mœurs fait en bateau, en diligence, à cheval et à pied [I.], en bateau et en chemin de fer [II.]
Esthétique
«C'est d'un long cri d'admiration, d'un de ces cris partant de l'âme, qui fait vibrer d'une douce émotion l'être tout entier, que j'ai salué la terre sauvage, la fière île, que peu de gens ont visitée et appréciée»(9).
«Décidément je me plais au milieu de ces vertes montagnes; je ne puis les comparer aux paysages alpins et pyrénéens. Ceux-là sont uniques par la majesté de leurs proportions grandioses; mais je dirai que la Corse est un pays à part, que l'on à [sic!] grand tort de ne point étudier. Nos vaillants et aventureux touristes s'en vont explorer le Tyrol, la Suisse, l'Italie, les contrées lointaines des tropiques, et bien peu songent qu'à deux pas du continent se trouve une île fortunée, bien française, dont les habitants vous accueillent avec une hospitalité et une cordialité légendaires; dans cette île ils trouveraient l'hiver un printemps délicieux, et l'été, en gravissant les hauteurs, les émotions toujours neuves que procure la découverte de points de vue magnifiques, de monts majestueux et superbes où se mêle la végétation brillante des tropiques avec celle des climats tempérés»(13-14).
«Vivant au milieu du beau idéal, le sentiment artistique qui devait exister à l'état latent se développe-t-il subitement? ou bien est-ce un état particulier à mon âme? je ne sais; mais je me sens dans une disposition d'esprit qui me permet de saisir jusqu'aux moindres détails des choses qui n'auraient peut-être pas fixé mon attention autrefois. Un point de vue, un beau site se grave en moi avec ses plus délicates nuances, comme en un miroir fidèle, et le soir, à l'heure du recueillement et de la solitude, je retrouve vivants les souvenirs qui m'ont émue. Jamais je n'ai si bien compris la poésie sublime qui se dégage de toute la nature»(57-58).