Voyage autour du monde sur la frégate «La Vénus» pendant les années 1836-1839, publié par ordre du Roi, sous les auspices du Ministre de la Marine, par Abel du Petit-Thouars, Capitaine de vaisseau, Commandeur de la Légion d'Honneur I. Relation, 1840-1843

«Je me suis proposé, en entreprenant cet ouvrage, de consigner plusieurs observations nouvelles que je crois utiles à la navigation et aux sciences; [...] J'ai voulu aussi donner quelques renseignements utiles sur les lieux les plus favorables à la pêche de la baleine; sur l'accroissement possible de cette branche si intéressante de l'industrie maritime; sur les relations commerciales enfin, que l'on pourrait établir avec les parties du monde encore peu fréquentées que nous avons visitées. Je ne me suis pas borné à dire seulement ce que j'ai vu, ce que j'ai appris dans le cours du voyage exécuté sur la Vénus, j'ai fait usage également de tout ce que j'avais pu voir ou apprendre par moi-même, dans des voyages précédents. Ce livre sera utile, du moins je l'espère, aux marins de la marine marchande qui auront à entreprendre des voyages au Brésil, au Chili, au Pérou, aux côtes occidentales du Mexique, ou dans toute autre partie de l'Océan Pacifique. Il sera utile encore à tous ceux qui s'occupent de la pêche de la baleine: il aura, enfin, de l'intérêt pour tous les officiers de la marine de l'Etat qui auront à croiser dans le grand Océan ou à visiter la Polynésie»(I/I-II).
«On s'embarque pour un long voyage comme on se marie généralement, un peu au hasard. Le cœur, tout d'abord plein d'espérances, vous montre un avenir heureux auquel on s'abandonne avec confiance»(I/6).
«Les Français ont également porté leur caractère dans leurs entreprises et dans leurs travaux. Peuple aventureux, enthousiaste et changeant, ses découvertes et ses reconnaissances ont porté l'empreinte de cette inconstante nature. Tous leurs voyages ont été entrepris, par une honorable émulation, pour partager, avant tout, la gloire des progrès dans les sciences, et une partie de leurs plus belles découvertes est due à des expéditions particulières, faites par des négociants, pleins d'honneur et d'amour de la patrie. Jamais, d'ailleurs, ces voyages n'ont été ordonnés par le gouvernement dans les vues d'un intérêt autre que celui des sciences, ou du moins jamais le gouvernement ne semble avoir eu d'autre but que celui d'une satisfaction d'amour-propre national»(II/329-330).