Esthétique
«Les ombres de Byron et de Chateaubriand, que j'avais emmenées de Paris, m'accompagnaient dans toutes mes dévotions. C'est à former des rêveries qui s'accordassent avec les leurs que j'employai ma première semaine, et du temple de Thésée au Pnyx, à l'Aréopage et à la colline des Nymphes, [...] j'ai vagué sans que le sol de l'Attique me fût plus nourrissant que les gravats que passaient, durant cette semaine de la Pâque grecque, d'innombrables agneaux pascals»(1958/50).
«Après deux années, enfin, mon voyage prend forme dans mon souvenir, et la Grèce me parle utilement. Ce long recul fut nécessaire, pour que d'un tel discours, deux, trois conseils se dégageassent. Quand on a tenu des objets nombreux et nouveaux devant son regard, il faut laisser mourir les images qui ne peuvent pas vivre. L'élaboration fut pénible. Ce n'était pas moi qui résistais aux puissances d'Athènes, c'était Venise, Séville, Tolède qui se débattaient en moi. Elles voulaient subsister. Athènes, par sa perfection, humilie, efface l'univers»(1958/277).