À travers le monde. La vie orientale - La vie créole

À travers le monde. La vie orientale - La vie créole
Destination
Forme
À propos
Itinéraire
I. 1846/1847
Hyères - Nice - col de Préaux - Ghiondola - Tende - Siamone - Coni - Turin - Gênes - Pise - Florence - Livourne - Civita-Vecchia - Rome - Constantinople (exc. à Galata, à Arnaout-Kueil et au Bosphore) - Péra - Thérapia (exc. à Kilia et au mont Géant) - Péra - Constantinople - Nicomédie - Kussey-Kueil - Esma-Kueil - Kussey-Kueil - Kara-Débé - Nicée - Brousse - Kirech-Bournou - Péra - Constantinople - Ponte-Piccolo - San-Stéfano (exc. ds les environs) - Ponte-Piccolo - Constantinople - devant Smyrne et Scyrra - Trieste - Venise - Milan (exc. à Cosme) - Gênes - Turin - Montpellier (exc. à Palavas, à Aniane et à Saint-Guilhem-le-Désert) - Hyères (exc. à Carpentras, au mont Ventoux, à Vaison et à Malaucène)

II. du 28 août 1862 [au mois de février 1863]
Cherbourg - Madère - Fort-de-France - Saint-Pierre (exc. au Lamentin et ds les environs) - Fort-de-France - Saint-Nazaire - Vera-Cruz [- France]

III. sans date [1868?]
Strasbourg - Vienne - Pesth - Orsova - Galatz - Odessa - Soulina - Galatz - Ibraïla - Bucharest - Georgiewo
Date
entre 1846 et [1868?]
Type
recueil de trois voyages de mœurs et d'histoire, faits en poste, en caïque, en pyroscaphe turc [I], à cheval [I + II], en bateau [I-III], en diligence et en chemin de fer [III]
Esthétique
«Que de douleurs silencieuses, d'humiliations, d'ardentes jalousies, de vengeances rêvées couvent ces femmes orientales dont l'unique ambition est de se disputer la faveur du maître! Et peut-on s'étonner que cette atmosphère d'égoïsme, d'intrigues, de passions malsaines, étouffe rapidement en elles ce que la nature leur donna primitivement d'intelligence et d'instincts généreux? Là, je voyais l'esclave, non l'esclave couronnée de fleurs, subjuguant le maître par sa beauté, mais l'esclave humble, timide, vieille à l'âge où les autres sont jeunes, triste à l'âge où les autres sont gaies et heureuses. La jeunesse passe si vite dans de telles conditions, que la femme orientale n'a vraiment, comme la rose, qu'une rapide saison de règne et de beauté. Je sortis de là le cœur serré, furieuse contre cette Turquie où notre sexe joue un si pitoyable rôle»(60).
«Juger de la femme turque par ces quelques heures passées dans un harem serait trop téméraire pour que je puisse en avoir la prétention. J'ai raconté simplement ce que j'ai vu et ce que j'ai pu deviner dans un temps aussi court. Mais je crois pouvoir affirmer une chose, c'est que la civilisation européenne, qui apporte chaque jour d'importantes modifications dans le caractère turc, pénétrera difficilement au fond des harems, trouvant insurmontables obstacles dans la religion, les mœurs et l'orgueil des Turcs pour lequel la femme n'est qu'un instrument de plaisir. Comment pourrait-elle être autre chose à ses yeux, celle qui n'a pas même le droit d'avoir une âme? Condamné à végéter dans l'ignorance la plus absolue des droits naturels de la femme, elle accepte son infériorité sociale, passivement, fatalement: l'homme est le maître, la femme est l'esclave; voilà tout son code. Aussi, ne nourrit-elle aucun sentiment de vengeance contre lui en cas d'infidélité. Il peut la torturer, l'humilier, l'abreuver de fiel; la révolter, jamais. [...] Nous, leurs sœurs d'Occident, nous devons les plaindre et souhaiter vivement qu'elles sortent de l'état de dégradation morale où les retiennent l'ignorance, le fanatisme et l'odieux droit du plus fort»(62-63).
«Certains noms de pays, comme certains noms de personnes, exercent sur l'esprit une influence pour ainsi dire magnétique. On y pense, on y rêve; on est ému rien qu'à l'émission de leurs syllabes aimées, et l'on a le pressentiment que, tôt ou tard, telle circonstance de la vie mettra la réalité à la place du rêve. Quelle jeune imagination ne s'est pas exaltée ainsi pour une contrée inconnue, par la seule raison que cette dernière portait un nom sympathique? Celui de la Martinique eût de tout temps, pour moi, cet inexplicable attrait. Une voix secrète me disait qu'un jour je verrais ses plages éblouissantes de soleil, ses bois de cocotiers et sa noire population!»(201-202).
«Depuis l'union des principautés, il n'y a plus ni Moldaves, ni Valaques, il n'y a plus que des Roumains. En comparant l'état actuel du pays avec ce qu'il était il y a vingt ans, on doit convenir qu'il a marché à grands pas vers cette liberté dont il saluait l'aurore en 1846! Le règne des Phanariotes est passé sans retour, emportant avec lui la corruption, l'abus de la force, la tyrannie qui s'exerçait sous toutes les formes. [...] Les Roumains sont intelligents et très enthousiastes des idées nouvelles. Ajoutons qu'ils aiment leur pays. Avec ces conditions, on peut espérer leur régénération morale, inévitable conséquence et complément de leur régénération sociale. C'est aux écrivains, aux poètes surtout, à faire vibrer la corde patriotique dans tous les cœurs, en rappelant à la nation les grands vertus, les exemples de désintéressement et d'héroïsme, la foi ardente de leurs ancêtres»(345-347).
Références bibliographiques
Lieu
Paris
Année
1870
Editeur
Didier et Cie
Nombre d'exemplaires
VIII-396 p.
Format
in-16