Alain Quella-Villéger, historien et biographe notamment de Pierre Loti, Claude Farrère ou René Caillié, dirige à Poitiers, depuis 1990, les Carnets de l'exotisme.
Au nombre des récits grâce auxquels l'homme a voulu témoigner de sa rencontre avec l'inimaginable, bien après le découvreur Henri Mouhot mais avant que ne commence l'ère touristique du site d'Angkor, figure un petit texte négligé, signé par un auteur aujourd'hui oublié : « Au pays d' Angkor », d'Émile Vedel (1858-1937). Jamais réédité depuis le début du 20e siècle, en fait partie intégrante d'un recueil nomade intitulé Lumières d'Orient (1901), ce texte fut en son temps remarqué, et demeure remarquable pour au moins trois raisons : le parrainage de Pierre Loti, dont Vedel fut l'ami dans la Marine et le collaborateur au théâtre ; la lecture atten-tive d'un autre marin et voyageur nommé Victor Segalen ; la controverse soulevée près de trente ans plus tard par l'écrivain colonial Eugène Pujarniscle.