Colloque international
Parmi les animaux domestiqués, le cheval a constamment fait exception. Animal dressé par excellence, il a bénéficié, par son importance économique, militaire, pratique et enfin symbolique, d'un statut privilégié. Instrument primitif du pouvoir, il est devenu l’apanage de la noblesse et participe ainsi à la distinction de l'aristocratie. Son utilité est sublimée grâce à ses rapports affectifs avec l’homme. Le cheval, « sa plus noble conquête », fait l’objet depuis longtemps d’une admiration et d’une révérence qui confinent parfois au culte. Animal de prestige, il passe donc naturellement de son rôle utilitaire à un rôle d’exhibition. Sans nous fixer de limites historiques ou géographiques, nous nous proposons durant ces deux journées d’étudier les différents cas d’utilisation et de mises en scène réelles du cheval dans le spectacle vivant, en privilégiant les représentations où s’élabore l’image glorieuse du cheval ou du cavalier. La prégnance de cette image du cheval de gloire, qui s’inspire de toute une tradition, reste bien sûr liée aux espaces scéniques, à mi-chemin entre le réel et la fiction. La machinerie, les décors, les figures mythologiques ou héroïques mises en scène, la musique, génèrent une sorte de rituel qui fait basculer le public, populaire ou savant, dans un univers où la gloire est une des composantes les plus fréquentes.
Son apparition sur scène modifie d’abord l’espace dramatique mais aussi le statut et le rôle de l’acteur – humain ou animal – et le rapport au public. Comment sa présence sur les planches, et davantage encore dans une salle de théâtre conventionnelle, provoque-t-elle un événement ? Mais le sens et les interrogations qu’implique cette présence équine ont été paradoxalement négligés par la critique alors qu’émergent aujourd’hui de plus en plus de nouvelles formes contemporaines de spectacles équestres (Bartabas) ou encore les jeux de stade remis au goût du jour (Ben Hur).
de l’Ecole doctorale de Littératures françaises et comparée de Paris-Sorbonne
du Centre de Recherche sur la Littérature des Voyages (CRLV)
et de la Revue EQUUS