« Premiers Tibétains rencontrés », gravure d’après une photographie du prince Henri d’Orléans, dans Gabriel Bonvalot, De Paris au Tonkin à travers le Tibet inconnu [1889-1890], Paris, Hachette, 1892, p. 230.
Si, au XVIIe siècle, quelques jésuites et capucins se sont risqués à établir des missions à Tsaparang et à Lhassa, si, au tournant du XVIIIe siècle, les Anglais ont tenté, timidement, d’assurer quelques échanges commerciaux entre l’Inde et le Tibet, ce n’est véritablement que dans la seconde moitié du XIXe siècle que les nations européennes cherchent à pénétrer au Tibet. Le père Huc se rend à Lhassa en 1846 ; le missionnaire français peut ainsi être considéré comme le premier des explorateurs au Tibet. Les missions, quand elles ne sont pas d’ordre religieux, prennent un tour explicitement scientifique. Quelles formes adoptent ces « voyages savants » modernes et à quelles exigences épistémologiques répondent-ils ? Quels enjeux recouvrent-ils durant ces années d’intensification de la colonisation ? Quelles sont les « raisons » qui poussent ces voyageurs à entreprendre des voyages aux conditions extrêmement pénibles ? Comment les explorateurs s’imaginent-ils le Tibet avant de partir et que donnent-ils à en voir à leur retour ?
Il s’agira de définir les traits caractéristiques d’une culture française de l’exploration du Tibet, laquelle s’achève au moment où éclate la Première Guerre. La conférence s’appuiera sur les récits de Gabriel Bonvalot, Fernand Grenard et Jacques Bacot, dont la lecture permet de prendre conscience de la diversité des questions que se posent les explorateurs et de l’évolution rapide des savoirs et des représentations propres à la tradition française, longtemps restée dans l’ombre de la tradition britannique.
Citations
1. Théodore Pavie, « Le Thibet et les études thibétaines », Revue des Deux Mondes, t. XIX, 1847, p. 37 :
La géographie qui, pendant tant de siècles, reposa sur de vagues récits, sur des suppositions hasardées, souvent même sur des erreurs, est devenue de nos jours une science exacte. Elle s’est enrichie, presque subitement, en puisant aux sources abondantes que l’étude mieux comprise de l’antiquité, les explorations récentes et la connaissance des langues de l’Orient, lui ont ouvertes du même coup. Nous n’avons donc plus, comme nos pères, à rêver des pays chimériques. La fable s’envole devant la réalité, et l’Asie, terre des prestiges, s’éclaire sur tous les points. Cependant, il y a encore, dans cette vaste partie du monde, des contrées à moitié mystérieuses, oubliées plutôt qu’inconnues, sur lesquelles on ne possède pas un ensemble de données précises et complètes. C’est particulièrement sur les régions montagneuses de l’Asie centrale, sur l’immense plateau du Thibet, que porte l’obscurité que nous signalons. Dans ces Cordillères menaçantes où elle a caché les sources des plus grands fleuves qui arrosent la Chine, l’Inde en-deçà et au-delà du Gange et la Tartarie, la nature semble avoir multiplié à dessein les obstacles qui arrêtent les pas du voyageur. Là se dressent les pics les plus élevés du globe, séparés entre eux par de profondes vallées que des neiges ou des torrents impétueux ne permettent guère de franchir.
2. Jean Brunhes, « Du caractère propre et du caractère complexe des faits de géographie humaine », leçon d’ouverture du cours de Géographie humaine, faite au Collège de France le 9 décembre 1912, Annales de Géographie, t. XXII, n° 121, 15 janvier 1913, p. 1 :
L’un dit, — et c’est Taine : « Jetons les yeux sur une carte. La Grèce est une péninsule en forme de triangle, qui, appuyé par sa base sur la Turquie d’Europe, s’en détache, s’allonge vers le midi, s’enfonce dans la mer […], voilà la contrée qui a nourri et formé ce peuple si précoce et intelligent. Elle était singulièrement propre à cette œuvre… Un peuple formé par un semblable climat se développe plus vite et plus harmonieusement qu’un autre ; l’homme n’est pas accablé ou amolli par la chaleur excessive, ni raidi et figé par la rigueur du froid. Il n’est pas condamné à l’inertie rêveuse, ni à l’exercice continu : il ne s’attarde pas dans les contemplations mystiques ni dans la barbarie brutale. »
L’autre dit, comme pour répliquer, — et c’est Hegel : « Que l’on ne vienne pas me parler du ciel de la Grèce, puisque ce sont des Turcs qui habitent maintenant où autrefois habitaient les Grecs : qu’il n’en soit plus question, et qu’on nous laisse tranquille.
3. Gabriel Bonvalot, De Paris au Tonkin à travers le Tibet inconnu [1889-1890], Paris, Hachette, 1892, p. 6 :
Nous voilà donc enfin en selle ; nous nous dirigeons sur l’est ; mais, une fois le Tien Chan franchi, nous changerons de direction. C’est le Tonkin que nous visons. Pourrons-nous jamais l’atteindre ? et par quel chemin ? Tout le vieux continent à traverser, la Chine la moins connue, et le Tibet, et les hauts plateaux, et les déserts, et les fleuves profonds, sans compter les hommes, qui tiennent tout étranger pour un ennemi, etc. Voilà à peu près la tirade que je pourrais me réciter à moi-même au moment du départ. Il n’y aurait pas d’inconvénient à ajouter à ces réflexions, qui seraient de circonstance, en somme, que nous sommes cinq, au plus six, pour affronter un inconnu devant lequel tant d’autres mieux préparés, mieux outillés, ont reculé. Eh bien, cher lecteur, je dois avouer que je n’ai pas eu une seule de ces pensées de rhétorique lorsque je me suis vu bien parti.
4. Idem, p. 185-186 :
Ici nous avons perdu en quelques semaines ce sens des distances que nous avions acquis par l’expérience de toute la vie. Ce qu’on aperçoit se ressemble tellement : une colline est semblable à une autre ; suivant l’heure de la journée, un étang gelé étincelle ou disparaît, on ne sait s’il est grand ou petit […].
Et l’homme qui a perdu des yeux la caravane ou le camp est trompé à chaque regard. Ses yeux sont malades de la fumée de l’argol, du froid, du vent et de trop s’en servir, et il se dirige vers des apparences ; il constate son erreur, il essaye de la réparer, et le voilà cherchant fiévreusement. […] Le plus sûr est de revenir sur ses pas, c’est même le seul moyen de s’y retrouver. Les empreintes sont-elles effacées par la tempête, alors c’est « un homme à la mer », ou mieux « un homme au désert ».
5. Fernand Grenard, Le Tibet. Le pays et les habitants, Paris, Armand Colin, 1904, p. 19 :
En face des Alpes, l’homme se sent à l’aise et, pour ainsi dire, de plain-pied avec la nature, car il lui semble que le paysage a été créé et combiné tout exprès pour le plaisir du spectateur comme un décor de théâtre, ou pour celui du promeneur comme un jardin anglais. Au Tibet, on se sent trop faible devant la puissance de la nature brute, trop petit devant l’énormité de ce que l’on voit ; on est écrasé ; le décor a été brossé pour une race de cyclopes.
6. Idem, p. 45-48 :
Au delà la stérilité était absolue. Le vent d’ouest, qui ne nous avait pas fait grâce d’une heure depuis que nous avions franchi le Zarchou davân, fut plus terrible encore pendant les deux jours que dura le passage de cette chaîne. L’infernale tempête jamais lassée se ruait par l’espace, furieuse, acharnée, pleine de hurlements farouches, avec, par moments, des redoublements enragés, comme si elle eût voulu ployer les cimes impassibles des monts. […] Nos hommes, qu’effrayait ce désert infini de montagnes, étaient pris d’un désir ardent d’en sortir, de voir autre chose. À mesure qu’ils allaient, on les sentait plus impatients de savoir ce qui apparaîtrait derrière cette crête suprême, qui semblait fuir sans cesse devant eux, car, chaque sommet gravi, un autre se dressait en avant. Pourtant, à force d’avancer, voilà bien enfin la dernière montée ; quelques pas encore et l’on découvrirait de là-haut un horizon nouveau, un pays plus clément, plus humain, peut-être un fleuve sonore coulant dans de verts pâturages, avec, dans un coin, une spirale de fumée. Ils arrivent, ils regardent avidement, et la déception se peint naïvement sur leurs figures. Au loin, jusqu’à bien des journées de marche, la vue de toutes parts s’étendait sur un désert morne de vallées et de collines arides, borné de glaciers et de monts gigantesques, dont la sérénité imperturbable ressemblait à de l’insolence. […] Les hommes étaient las de plus en plus et de la longueur du voyage et de ce linceul qui se repliait sur eux et de ces frimas qui les pénétraient jusque dans la moelle des os.
7. Idem, p. 71-72 :
Le voyage que nous avons entrepris est une œuvre toute de science et de paix, qui ne cache aucun but politique ou religieux, aucun dessein de négoce et de lucre. Nous appartenons, d’ailleurs, à une nation dont la puissance et l’ambition ne sauraient vous porter ombrage, car elle est fort éloignée de vos frontières et son unique désir est que vous viviez tranquillement chez vous ; n’ayant pas à vous défier d’elle, votre intérêt serait bien entendu de vous concilier son bon vouloir pour le cas où votre sécurité serait menacée d’un autre côté. Au lieu de vous inspirer de ces sages idées, vous avez eu la maladresse, il y a peu de temps, d’indisposer l’opinion publique en France en ne faisant pas meilleur accueil à deux de nos compatriotes les plus considérables et les plus considérés.
8. Jacques Bacot, Dans les Marches tibétaines. Autour du Dokerla (novembre 1906 – janvier 1908), Paris, Plon, 1909, p. I-II : Ceci n’est pas de l’exploration, ce n’est que du tourisme. Il n’est pas mauvais de le dire : car nous semblons quelquefois découvrir des pays connus, voyageurs étonnés qui passons, munis d’une belle confiance, de bagages inutiles et de nos tablettes.
Le petit coin de Tibet que je présente ici n’est pas pris dans ces vastes étendues glacées qu’on parcourt pendant des mois sans voir âme qui vive. J’ai, au contraire, recherché les hommes, ces Tibétains méconnus, et le charme des séjours l’a emporté sur l’intérêt des longs trajets. Ces Marches, que les Chinois tentent de conquérir, sont peut-être la partie du Tibet la plus peuplée, la plus aimable et la plus fertile. Trois grands fleuves parallèles et rapprochés les sillonnent de leurs vallées profondes : le Fleuve Bleu, le Mékong et la Salouen.
C’est le Tibet des maisons, opposé à celui des plateaux ou des tentes. On pourrait dire aussi le Tibet fleuri ; car au-dessus des gorges désolées, au-dessus encore des grandes forêts de cèdres, dans les nuées, les montagnes sont des massifs fabuleux d’orchidées, de lis et de rhododendrons.
9. Jacques Bacot, Le Tibet révolté. Vers Népémakö, la Terre promise des Tibétains, Paris, Hachette, 1912, p. 82-83 :
Partagées avec un compagnon de voyage les impressions sont moins concentrées. Avec lui vous parlerez français et des choses de France […].
Seul, au contraire, à vivre la vie et parler la langue d’un autre milieu, on finit par en subir l’influence et penser autrement. Votre vie d’Europe semble un rêve lointain, une vie antérieure dans un autre monde et dont on s’étonne d’avoir gardé le souvenir. Votre personnalité se dédouble. Le Français a reculé dans le passé pour laisser la place à un nouveau venu qui est indigène. C’est ce deuxième individu que, plus tard, le premier critiquera, jugera, lui faisant rendre tout ce dont il se sera imprégné là-bas. On a toutes ses notes en soi, on n’a plus qu’à s’interroger. On découvre ainsi qu’on n’a pas craint la mort, qu’on ne s’est pas indigné des supplices, qu’on a cru au fatum, qu’on a redouté les dieux.
On ne s’arrête pas aux différences superficielles qui n’étonnent plus, on atteint le fond, le fond commun à tous les hommes. On a pénétré trop avant, et c’est peut-être dommage, car en définitive, le rôle du voyageur est de signaler les particularités qui distinguent les peuples, non de conclure que sous les apparences tous les hommes sont pareils.
10. Idem, p. 176 :
Tous les mois, presque toutes les semaines, nous changeons de pays. Les aspects sont autres, les hommes et les coutumes aussi. La fin de chaque traversée laisse la mélancolie de ce qu’on ne reverra plus. Notre façon de voyager, de camper, diffère, et met dans le souvenir de chaque contrée la sensation physique d’une autre façon de vivre.
Indications bibliographiques
Récits d’exploration
Bacot, Jacques, Dans les Marches tibétaines. Autour du Dokerla (novembre 1906-janvier 1908), Paris, Plon-Nourrit, 1909.
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