L’expression de « Grand Tour » est d’origine britannique comme nombre des voyageurs qui s’y illustrèrent. Il n’est, semble-t-il, pas usité avant la fin du 18e pour désigner un art de voyager dont les origines remontent à la Renaissance. Dans les dictionnaires classiques, on trouve le terme de « tour » : « petit voyage fait en quelque lieu » (Furetière, 1691) que l’on voit encore dans le Dictionnaire dit de Trévoux (éd. de 1771). «Grand Tour » est inconnu. Les dérivés de « Grand Tour » peuvent, en revanche, être mieux datés, dans leur origine anglaise : « tourist » en 1780 et « tourism » en 1811. Très rapidement, à l’âge du développement des voyages (chemin de fer, etc.), ces termes prennent une coloration péjorative par rapport à celui de « voyageur » et de « voyage ». Les _Mémoires d’un touriste_ de Stendhal datent de 1838. Le « Grand Tour » signifie, au sens restreint, les voyages de formation effectués par la jeunesse aristocratique britannique en Italie. De fait, il désigne, plus généralement, les voyages en Europe réalisés dans un but certes de divertissement mais aussi de quête culturelle par toute sorte de personnages issus des milieux privilégiés. Le voyageur du « Grand Tour » se distingue des autres voyageurs dont nous étudions les relations par le fait qu’il ne s’agit pas, comme c’est toujours le cas à l’Âge classique (16e-18e siècles), d’un voyageur qui parcourt le monde pour des raisons professionnelles (marchand, missionnaire, naturaliste, etc.). D’une certaine manière, le voyageur du « Grand Tour » voyage « pour le plaisir », comme l’on disait au 18e siècle des peintres amateurs. Il voyage pour son agrément et pour se cultiver par la confrontation avec d’autres mœurs et, surtout, par l’ « autopsie », la vision directe des monuments de la culture européenne ancienne et moderne. Quand à l’accomplissement personnel du voyageur du « Grand Tour » se substituera la marchandisation du voyage naîtront les termes de « tourisme » et de « touriste ». C’est pourquoi le séminaire traitera de l’Europe entière, gibier culturel, et de toutes les nations qui voyagent ; il traitera aussi, entre Renaissance et milieu du 19e siècle, des diverses formes que les relations du « Grand Tour » prirent dans quelques langues européennes. Car notre voyageur appartient à monde qui lit et qui écrit, une infime minorité sur des routes où il croise les vagabonds et parfois un Rousseau se rendant à pied à Chambéry : « La chose que je regrette le plus dans les détails de ma vie dont j'ai perdu la mémoire est de n'avoir pas fait des journaux de mes voyages » (_Confessions_, livre IV). Mais Rousseau n’est pas un voyageur, c’est, comme beaucoup, un simple itinérant. Ce n’est pas le cas des voyageurs du « Grand Tour » où l’on trouve des princes sous pseudonyme – pour la discrétion et vivre un temps en bourgeois-, des érudits (« peregrinatio academica ») et des artistes, quelques snobs et beaucoup de jeunes gens. Les femmes seules sont rares (Mme du Bocage) ; sauf en ce qui concerne les Britanniques, intrépides amazones depuis longtemps (lady Mary Wortley Montagu en Italie). Les voyageurs pérégrinent. le plus souvent accompagnés - précepteurs souvent ecclésiastiques servant de chaperons aux jeunes aristocrates ; voyageurs suivis de valets parmi lesquels on découvre parfois un artiste paysagiste; ils suivent des itinéraires balisés ; ils fréquentent les mêmes auberges –souvent pas nationalité : les Français à l’hôtel de l’Ours à Rome, les Allemands à l’hôtel de Hambourg à Paris-; ils visitent les mêmes musées et les mêmes « cabinets de curiosités » tenus par les mêmes érudits aristocrates. Á partir de la fin du 17e siècle, les guides de voyage se multiplient : ils orientent le cheminement des voyageurs et nourrissent parfois discrètement leur narration (voir ci-dessous la bibliographie). Car que dire des relations du « Grand Tour » ? La plus grande part est restée manuscrite, car ce récit était considéré comme un document personnel, intime, à la rigueur familial, mais de toute manière devant échapper à l’impression. Les relations de Montaigne et de Montesquieu, pourtant des « écrivains », restèrent manuscrites pendant deux siècles pour le premier et un siècle et demi pour l’autre, même si leurs exécuteurs testamentaires rendirent publique, par ailleurs, la moindre de leur page, correspondance personnelle comprise. Les relations du « Grand Tour » prennent très souvent la forme d’une correspondance avec des proches restés au pays : ce peut être le rapport d’un précepteur au père de son élève (Maximilien Misson), les « lettres familières » du président Charles de Brosses à ses amis dijonnais. Le titre des relations imprimées suggère assez explicitement une forme (voir ci-dessous la bibliographie) : le « journal » (Diary, Tagebuch) renvoie à une structure chronologique simple et naïve (même si la réécriture en est rarement absente) ; les « mémoires » signalent une construction où l’on combine ce que l’on appelait alors « l’histoire » (le récit thématique) au simple « journal » chronologique ; la « promenade » apparaît à la fin du 18e siècle, sous l’influence de Rousseau, pour désigner, comme lors des _Promenades dans Rome_ de Stendhal, une manière personnelle de voyager où le narrateur devient le centre de son propre récit, le sujet devenu l’objet de l’écriture; le "voyage sentimental" n'est pas seulement inspiré de Sterne, il renvoie lui aussi au "sentimentaire" et au spleen - autres maladies anglaises: "l'auteur a le malheur de sentir" (Dupaty, 1788). Les récits imprimés du «Grand Tour » reprennent souvent les intitulés de la littérature de voyage, littérature de l’autopsie, du témoignage et de la «vérité », de la preuve : les pays visités sont listés, de même que les dates du voyage. L’origine de la narration a tendance à se signaler dans la seconde moitié du 18e siècle en particulier : le voyageur « français » se revendique sur les pages de titre (Lalande, La Porte), pour se distinguer du voyageur anglais, éternel rival en voyage ou ailleurs, à la suite de la guerre de Sept Ans gagnée par l’Angleterre et ses alliés ; c’est vers la même époque et venant aussi d’Angleterre qu’apparaît le terme de « pittoresque » – étymologiquement digne d’être peint – comme qualificatif de la relation (Saint-Non). De même, le titre des guides permet de mieux comprendre leurs fonctions : le voyage a toujours quelque « utilité » (Baudelot de Dairval) afin de ne pas passer pour un divertissement sans lendemain que, plus tard, on désignera comme du « tourisme ». Le destinataire du guide doit le mériter : il s’adresse aux « personnes curieuses » (Paris, 1761) et, naturellement au « gentleman » (Playstone, 1766) puis , dans les décennies entre guerre de Sept Ans et Révolution, au voyageur plein de « patriotisme » : connaître l’autre pour être encore davantage soi et citoyen (Berchtoldt, 1789). Le guide se targue, contrairement au récit de voyage toujours soupçonné de quelque hâblerie, d’être « fidèle » (Saint-Maurice, 1672 ; _Indicateur fidèle_, 1770), sans pour autant négliger les « délices » - titres de nombreux guides- des lieux considérés « pour faire agréablement le voyage » (Paris, 1785) : principe horatien adapté à la philosophie du voyage. Maintes fois réédités et corrigés, les guides – surtout ceux qui concernent l’Italie- se livrent une concurrence féroce ; de « Nouveaux Voyages » se succèdent, toujours plus copieux et illustrés, donnant les détails les plus récents sur les « nouveautés » à découvrir ou à expérimenter (auberges, routes, etc.). Les itinéraires des guides reproduisent, au plus près, ceux des voyageurs qui viennent presque tous en Italie par le nord, rarement par voie de mer, le plus souvent par les Alpes piémontaises ou le Tyrol et le Brenner ; la liste des villes est littéralement imposée par le Grand Tour, Venise pour la culture et le divertissement, les grandes villes du nord de Turin et Bologne à la capitale des arts, Florence, puis Rome pour la dévotion des catholiques et l’intérêt critique des autres, voire Lorette. Avant le milieu du 18e siècle, on ne va guère au sud, vers Naples et la Campanie, mais la découverte d’Herculanum et de Pompéi y attire de nombreux voyageurs qui, vers les années 1760, se rendent aussi en Sicile et découvrent la Grande Grèce, une autre architecture et une autre antiquité moins académique que celle que l’on enseignait comme le modèle absolu du beau. En dehors de l’Italie, le Grand Tour suit des itinéraires moins convenus, même si Paris pour ce qui se fait de mieux (la mode) et Londres et l’Angleterre pour la civilisation industrielle naissante voient converger de nombreux voyageurs attirés par les Lumières variées dont ces lieux témoignent. Il existe alors une Europe du voyage qui ne recherche pas l’expérience comme les explorateurs contemporains des terres lointaines (Bougainville, Cook), mais qui est en quête des semblables partageant un même appétit de civilité et de partage des savoirs (culture, art, sciences, mœurs). Montesquieu voyageur est plus proche de l’aristocrate italien ou du propriétaire terrien britannique qu’il fréquente assidûment que des paysans qui cultivent la vigne de son domaine de la Brède. L’altérité et l’étrangeté –étranger/étrange, termes synonymes dans les dictionnaires du 17e siècle- ne sont pas où l’on croirait les trouver.
Bibliographie indicative et annotée du Grand Tour
(d’autres références particulières avec le résumé des conférences)
Bibliographies spécialisées
Bertrand, Gilles, Bibliographie des études concernant le voyage en Italie. Voyage en Italie, voyage en Europe, XVIe-XXe siècle, in Les Cahiers du CRHIPA, n° 2, Grenoble, 2000.
Castiglione Minischetti, Vito ; Dotoli, Giovanni ; Musnik, Roger, Bibliographie du voyage français en Italie du Moyen Âge à 1914, Fasano, Schena Editore, Paris, Presses de l’Université de Paris Sorbonne, 2002, 543 p. (coll. « Biblioteca di Ricerca. Bibliographica » 3) [classement chronologique et localisation des exemplaires].
Marciari, John, Grand Tour Diaries and other Travel Manuscripts in the James Marshall and Marie-Louise Osborn Collection, in The Yale University Library Gazette, Occasional Supplement 2, January 1999 [catalogue annoté de la collection de manuscrits sur le voyage en Italie du XVIe siècle à nos jours formée par James Osborn et conservée à la Beinecke Rare Book and Manuscript Library].
Pescarzoli, Antonio, I Libri di Viaggio e le Guide della raccolta Luigi Vittorio Fossati Bellani. Catalogo descrittivo, Roma, 1957 [réimpresssion : 1995], 3 vol. [description de près de 4000 livres de voyages et de guides concernant l’Italie depuis les origines de l’imprimerie, plus 281 relations de " pays divers "].
Textes
[Antoine, Jacques-Denis] Bräm, Andreas éd., Jacques-Denis Antoine-Reisetagebuch. Ein französicher Architekt auf Italienreise (1777-1778).Kritische Edition des Reisetagbuches mit einer Einführung ins architektonische Werk, Bern, Berlin, etc., Peter Lang, 2004 (Coll. « Neuer Berner Schriften zur Kunst » 7) [Lyon, Turin, Vérone, Venise, Rome. Édition du voyage de l’architecte J.-D. Antoine (1733-1801) d’après le manuscrit du Carnet de voyage (1778-1779) conservé à la bibliothèque de l’Institut de France, ms. 1913].
Banks, Joseph, « Journal of a Tour in Holland, 1773, edited by Kees van Streen », Studies on Voltaire and the Eighteenth Century, SVEC 2005 :1, p. 79-220 [l’ancien compagnon de Cook et le tourisme culturel en Hollande : édition savante du manuscrit inédit conservé à Sydney, Dixson Library, ms. 101, et de quelques lettres sur le même sujet].
Berlioz, Hector, Mémoires, comprenant ses voyages en Italie, en Allemagne, en Russie et en Angleterre, Paris, Michel Lévy, 1870 [voyage de 1832].
[Bielieski, Franciszek] Donderi, Bruno, « Franciszek Bielieski in Sicilia », Bolletino del CIRVI, gennaio-giugno 2007, 55, anno XXVIII, fascicolo I, p. 85-107, 2 ill. [édition d’un extrait du manuscrit inédit en français conservé à la Bibliothèque de l’Académie des Sciences de Cracovie, ms. 667 : Pot Pourri. Voyage en Europe de quatre ans (ms. 662, 667, 668 et Jagellonne 4279), dont 1791 en Italie et à Malte par un dilettante polonais féru d’archéologie et d’histoire naturelle].
Bonstetten, Charles-Victor de, Italiam! Italiam! Charles-Victor de Bonstetten redécouvert. Revu et traduit de l’allemand par Antje Kolde, Doris Walser-Wilhelm et Peter Walser-Wilhelm éd., Bern, Berlin, Frankfurt/M., New York, Paris, Wien, Peter Lang, 1996 [les trois voyages d’un Suisse en Italie: 1773-1774, 1802-1803, 1807-1808 et les Souvenirs d’Italie, 1831]
Brydone, Patrick, Voyage en Sicile et à Malte, Amsterdam et Paris, Pissot, 1775, 2 vol. [lettres à William Beckford traduites de l’anglais par J. N. Demeunier. La découverte de la Grande Grèce]
Cochin, Charles-Nicolas, et Bellicard, Observations sur les antiquités de la ville d’Herculanum. Présentation et notes d’Édith Flamarion et Catherine Volpilhac-Auger, Saint-Étienne, Publications de l’Université, 1996 (Coll. « Lire le Dix-Huitième Siècle ») [récit d’un voyage en tiers avec le marquis de Vandières, frère de Mme de Pompadour et directeur des Bâtiments. D’après l’édition de 1754]
Denon, Dominique-Vivant, Voyage en Sicile, Paris, Didot l’aîné, 1788 (réédition : Le Promeneur, 1993).
-, Pages d’un journal de voyage en Italie (1788). Édition présentée et annotée par Elena del Panta, Paris, 1998 [édition originale d’après le ms. conservé à Forli, Biblioteca comunale, Fondo Piancastelli]
Du Bocage, Marie-Anne, Lettres sur l’Angleterre et la Hollande, Saint-Pierre-de-Salerne, Gérard Monfort, 2005 [quinze lettres de 1750 à sa sœur par cet écrivain voyageur des Lumières. Pas de préface, quelques notes].
Dupaty, Charles, Lettres sur l’Italie en 1785, Paris, De Senne, 1788 [un autre président de Parlement en Italie et un "enthousiaste"]
Erdmannsdorff, Friedrich Wilhelm von, Kunsthistorisches Journal einer fürstlichen Reise nach Italien 1765/66 aus dem Französischen übersetzt, erläutert und herausgegeben von Ralf-Torsten Speler, München/Berlin, Deutscher Kunstverlag, 2001[traduction allemande commentée du récit de voyage français en Italie écrit par l’architecte et conseiller du prince Léopold d’Anhalt-Dessau pour qui il dessina le parc paysager à l’italienne de Görlitz]
Fonvizine, Denis, Lettres de France (1777-1778), traduites du russe par Henri Grosse, Jacques Proust et Piotr Zaborov. Préface de Wladimir Berelowitch, Paris, CNRS Editions; Oxford, Voltaire Foundation, 1995 (coll. "Archives de l'Est") [un Russe des Lumières à Paris]
Goethe en Suisse et dans les Alpes (1775, 1779, 1797). Édition et notes de Christine Chiadò Rana, Chêne-Bourg/Genève, Georg, 2003, 272 p. ill. [journaux et œuvres poétiques inspirés à Goethe par la Suisse]
[Guerrini, Pietro] Il Viaggio in Europa di Pietro Guerrini (1682-1686). Edizione della corrispondenza e dei disegni di un inviato di Cosimo III dei Medici. A cura di Francesco Martelli. I. Carteggio con Apollonio Bassetti. II : Disegni e indici, Firenze, Leo S. Olschki, 2005, 2 vol. [voyage illustré en Italie septentrionale, Suisse, Allemagne, Pays-Bas espagnols, Hollande, France et Angleterre d’un curieux et d’un amateur. Manuscrit inédit conservé à l’Archivio di Stato di Firenze, Mediceo del Principato 6390].
Jones, Thomas, Journal de voyage à Rome et à Naples 1776-1783. Traduit de l'anglais par Isabelle Baudino et Jacques Carré, Paris, Gérard Monfort, 2001 [traduction des Memoirs of Thomas Jones, paysagiste gallois. Plus qu'un voyage, l'histoire d'une vie basse et sans lustre d'un artiste sans illusion]
Lalande, Jérôme de, Voyage d’un Français en Italie fait dans les années 1765 et 1766, Paris, Desaint, 1769, 8 vol. [une encyclopédie de l’Italie].
La Porte, Joseph de, Le Voyageur français, Paris, Moutard, 1765-1795 [une compilation dont les t. 25 à 28 sont consacrés à l’Italie].
Le Maistre, Charles, Voyage en Allemagne, Hongrie et Italie 1664-1665, Patricia et Orest Ranum éd., [Paris], L’Insulaire, 2003 [d’après le ms. Add. 19, 568 de la British Library, un janséniste parisien à travers l’Europe].
Lessing, Gotthold Ephraim, Tagebuch der italienischen Reise. Faksimile-Ausgabe herausgegeben von Wolfgang Milde, Wiesbaden, Harrassowitz Verlag, 1997, 143 p., ill. (Coll. « Wolfenbütteler Schriften zur Geschichte des Buchwesens », Bd. 28) [reproduction en fac-similé et transcription du manuscrit du carnet de voyage en Italie rédigé par Lessing en 1775. L’original est conservé à la Staatsbibliothek zu Berlin- Preussischer Kulturbesitz, Lessing-Sammlung, Nr. 37]
Misson, Maximilien, Nouveau Voyage d’Italie, fait en l’année 1688, avec un mémoire contenant des avis utiles à ceux qui voudront faire le même voyage, La Haye, H. van Bulderen, 1691, 2 vol.
-, Viaggio in Italia, Gianni Eugenio Viola trad., introduction de Letizia Norci Cagiano, Palermo, L’Epos, 2007 [traduction de Gianni Eugenio Viola. Introduction de Letizia Norci Cagiano. Le guide par excellence de l’Italie entre XVIIe et XVIIIe siècles : le Nouveau Voyage d’Italie, d’après l’édition de La Haye, 1717].
Montesquieu, Charles-Louis de Secondat, baron de, Voyages, Paris, Arléa, 2003 [le tour d’Europe de l’auteur des Lettres persanes]
-, Geographica, vol. IX des Œuvres complètes, Catherine Volpilhac Auger éd., Oxford, Voltaire Foundation, 2007 [extraits et notes de lecture de voyageurs en particulier et de compilateurs : Addison, J.-F. Bernard, Dampier, Du Halde, Bernier, Lettres édifiantes et curieuses]
Rotrou, François-Michel de, Voyage d’Italie 1763, [Châtenay-Malabry], Alteredit, 2001 [le voyage inédit d’un auditeur des comptes : voir Rome et Naples, Lorette et Venise, Voltaire aux Délices. Récit primesautier adressé à un ami. Publié par G. de Rotrou]
Sade, Donatien Alphonse François, marquis de, Voyage d'Italie, Paris, Fayard, 1995, I: édition établie et présentée par Maurice Lever. II: dessins de Jean-Baptiste Tierce. Choix des œuvres et des légendes par Maurice Lever. Notice sur Tierce par Olivier Michel, 2 vol.
Saint-Non, Jean-Claude Richard, abbé de, Voyage pittoresque ou Description des royaumes de Naples et de Sicile, Paris, Clousier, 1781-1786, 5 vol. [la Grande Grèce redécouverte par des artistes].
Spon, Jacob, Voyage d’Italie, de Dalmatie, de Grèce et du Levant 1678. Textes présentés et édités sous la direction de R. Étienne, Paris, Honoré Champion, 2004 (Coll. « L’Atelier des voyages » 2) [un grand classique revisité des voyages archéologiques. Édition originale : Lyon, Antoine Cellier fils, 1678, 3 vol.].
Stendhal (Henry Beyle dit), Promenades dans Rome, Victor Del Litto éd., Paris, Gallimard, « Folio Classique », 1997 [édition originale : Paris, Michel Lévy frères, 1858 ; dans « Pléiade », 1973].
-, Rome, Naples et Florence en 1817, Paris, Egron, 1817 [réédition dans « Pléiade », 1973].
- Voyages en France, Victor Del Litto éd., Paris, Gallimard, « La Pléiade », 1992 [réunit : Mémoires d'un touriste, Voyage en France et Voyage dans le Midi de la France - Contient un choix d'articles sur les Mémoires d'un touriste extraits de diverses revues, 1838-1840.
-, Voyages en Italie, Victor Del Litto éd., Paris, Gallimard, « La Pléiade », 1973 [voyages et séjours en 1800-1801, 1811, 1813, 1814-1821, 1828].
Tarde, Jean, A la rencontre de Galilée : deux voyages en Italie. Préface et notes de François Moureau Texte établi par François Moureau et Marcel Tetel, Genève, Slatkine, 1984, 111 p. (« Biblioteca del Viaggio in Italia. Testi » 22) [deux voyages scientifiques français en Italie entre 16e et 17e siècles : 1593, 1614-1615].
Quelques guides et traités sur le voyage
Almanach parisien en faveur des étrangers et des personnes curieuses. Présenté par Daniel Roche, Publications de l’Université de Saint-Étienne, 2001 (coll. « Lire le Dix-huitième siècle ») [reproduction préfacée d’un des guides parisiens les plus répandus, édité de 1761 à 1801 par Pons-Augustin Alletz et Hébert. Édition de 1776].
Baudelot de Derval, Charles-César, De l’utilité des voyages et de l’avantage que la recherche des antiquités procure aux savants, Paris, Pierre Auboüin et Pierre Emery, 1686, 2 vol. [la théorie du voyage savant].
Berchtold, Leopold von, Essai pour diriger et étendre les recherches des voyageurs qui se proposent l’utilité de leur patrie, Paris, Du Pont, 1789, 2 vol. [traduit de l’anglais par Charles-Philibert de Lasteyrie].
[Cassini, Jean-Dominique], Manuel de l'étranger qui voyage en Italie. Contenant les détails de la position des lieux, de leurs distances, des routes de communication, du nombre & du prix des postes, des curiosités qui se trouvent dans chaque ville, comme les tableaux les plus célèbres, les plus beaux morceaux de sculpture, les antiquités, les cabinets, bibliothèques, &c., avec des cartes particulières des principales routes, Paris, Veuve Duchesne, 1778.
Chabaud, Gilles, « Les guides des villes et capitales européennes de la bibliographie à l’histoire : le cas de Rome », Revue française d’Histoire du livre, n° 112-113, 3e et 4e trimestre 2001, p. 227-241
-. et Cohen, Evelyne; Coquery, Natacha ; Penez, Jérôme (textes réunis et publiés par), Les Guides imprimés du XVIe au XXe siècle. Villes, paysages, voyages, Paris, Belin, 2000, 704 p., ill. (coll. « Mappemonde ») [recueil d'articles monographiques et thématiques sur les guides: colloque de l'université Paris VII, décembre 1998]
Estienne, Charles, La Guide des chemins de France, Paris, Charles Estienne, 1552 [le premier guide en français].
Muralt, Béat-Louis de, Lettres sur les Anglais et sur les Français et sur les voyages, Genève, Fabri et Barillot, 1725 [le voyage corrupteur]
[Playstowe, Philip] Barber, Giles, « Philip Playstowe's Gentleman's guide on his tour through France », L'Invitation au voyage. Studies in honour of Peter France. Edited by John Renwick, Oxford, Voltaire Foundation, 2000, p. 165-173 [un guide de 1766].
Rogissart, de, Les Délices de l’Italie ou Description exacte de ce pays, de ses principales villes et de toutes les raretés qu’il contient, Leyde, P. Van der AA, 1706, 4 vol.
Rossetti, Sergio, Rome. A Bibliography from the invention of printing trough 1899. I : The Guide Books, Firenze, Leo S. Olschki, 2000 (coll. «Biblioteca di Bibliografia italiana » 169) [bibliographie des guides de Rome, des origines de l’imprimerie à 1899].
Saint-Maurice, Alcide de, Le Guide fidèle des étrangers dans le voyage de France, Paris, Étienne Loyson, 1672 [avec carte]
Études
Augry, Muriel, « L’Italie de Duclos : le témoignage d’un libertin », Franco-Italica, n° 7, 1995, p. 275-286 [le voyage en Italie de l’auteur des Confessions du comte de ***].
Bernardini, Luca éd., Polacchi a Firenze. Viaggatori e residenti, Firenze, Nardini, 2005 (Coll. « Travellers ») [texte en italien et traductions anglaise et polonaise sur les Polonais à Florence]
Bertrand, Gilles, Le Grand Tour revisité : pour une archéologie du tourisme : le voyage des Français en Italie, milieu XVIIIe siècle – début XIXe siècle, Rome, École française de Rome, 2008, 791 p., ill. [une somme]
Black, Jeremy, France and the Grand Tour, Houndsmills et New York, Palgrave Macmillan, 2003, XII-234 p. [l’expérience du tourisme à l’anglaise d’après des sources d’archives]
Bossi, Maurizio et Claudio Greppi éd., Viaggi e scienza. Le instruzioni scientifiche per i viaggatori nei secoli XVII-XIX, Firenze, Leo S. Olschki, 2005 [diverses sections d’instructions scientifiques aux voyageurs entre le XVIIe et le XIXe siècle : la montagne, la Toscane, la représentation visuelle, l’histoire naturelle, l’ethnographie et l’anthropologie].
Bouquillard, Jocelyn, La Résurrection de Pompéi. Dessins d’archéologues des XVIIIe et XIXe siècles, Arcueil, Anthèse, 2000 [François Piranèse, Charles-François Mazois, Aubin-Louis Millin, le comte de Clarac, Henri Labrouste, Pierre Gusman, d’après les collections du Département des Estampes de la BnF].
Brizay, François, Touristes du Grand Siècle : le voyage d’Italie au XVIIe siècle. Paris, Belin, 2006 [utile pour débuter]
Bratun, Marek, « Paris aux yeux des jeunes Sarmates éclairés en 1766-1767 d’après une correspondance inédite de Joseph et Michel-Georges Mniszech », Studies on Voltaire and the Eighteenth Century, n° 371, 1999, p. 257-274 [dans le fonds Lebaudy de la Bibliothèque municipale de Versailles, correspondance des deux aristocrates polonais avec leur mère, reproduite en annexe].
Bourel, Dominique, « De Dessau à Paris : un voyage des princes d’Anhalt, 1765-1768 », Formen der Aufklärung und ihrer Rezeption. Expressions des Lumières et de leur réception. Festschrift zum 70. Geburtstag von Ulrich Ricken, Reinhard Bach, Roland Desné, Gerda Hassler éd., Tübingen, Stauffenburg Verlag, 1999, p. 53-58 [ms. à la Staatsbibliothek de Dessau]
Candaux, Jean-Daniel, « Deux jeunes patriciens genevois saisis par l'Italie, 1784-1785 », Genève et l'Italie. Mélanges publiés à l'occasion du 80e anniversaire de la Société genevoise d'Études italiennes, Angela Kahn-Laginestra éd., Genève, 1999, p. 215-222.
Cavallini, Concetta, ‘Cette belle besogne’. Etude sur le Journal de voyage de Montaigne, avec une bibliographie critique. Préface de Philippe Desan, [Fasano, Paris], Schena Editore, Presses de l’université de Paris-Sorbonne, 2005 [histoire de l’édition et problèmes posés par le texte].
Collini, Silvia ; Vanonni, Antonella éd., Les Instructions scientifiques pour les voyageurs (XVIIe-XIXe siècle), Paris, L’Harmattan, 2005 [anthologie précédée d’une solide introduction]
Devauges, Jean-Denys ; Masseau, Didier éd., Le Voyage en France 1750-1914. Colloque de Compiègne 30 et 31 mai 1997. Société des amis du Musée national de la voiture et du tourisme, Château de Compiègne, novembre 2000.
Draper, James David, et Scherf, Guilhem, Augustin Pajou dessinateur en Italie 1752-1756, Nogent-le-Roi, Librairie des Arts et Métiers, Léonce Laget, 1997 (Coll. « Archives de l’Art français », Nouvelle Période, t. XXXIII) [les dessins d’un sculpteur élève de l’Académie de France à Rome]
Figeac Michel et Jaros aw Dumanowki éd., Noblesse française et noblesse polonaise. mémoire, identité, culture XVIe-XXe siècles, Maison des Sciences de l’Homme d’Aquitaine, 2006 [Ch. I : Noblesse française, noblesse polonaise : voyages et échanges].
Gergely, Fejérdy, « Les voyageurs francophones en Hongrie au XVIIIe siècle », Verbum. Analecta neolatina, 2000/1, p. 9-32 [Montesquieu, Chamillard de l'Homeau, prince de Bauffremont, Flachat, Feller, Zorn de Bulach, Le Roy de Lozenbrune]
Guidorizzi, Ernesto, Immagini di Goethe dall’Italia, Moncalieri, Edizioni del CIRVI, 2007 (Coll. « Biblioteca dell Viaggio in Italia. Studi » 79)
Guyot, Alain, « Récréation, devoir et chant du monde. Pour une poétique du voyage et de son récit chez Théophile Gautier », Revue des Sciences humaines, 2005-1, n° 277 : « Panorama Gautier », Sarga Moussa et Paolo Tortonese éd., p. 89-114.
Hénin, Emmanuelle, « Rome, un lieu commun ? Usage et usure du topos dans les récits des voyageurs français à Rome au XVIIe siècle », R.H.L.F., juillet-septembre 2004, 104e année, n° 3, p. 597-619 [avec une utile bibliographie des voyageurs].
Koziïska-Donderi, Diana, I Viaggi dei Polacchi in Italia attraverso i secoli, Moncalieri, Edizioni del CIRVI, 2006 [voyageurs polonais en Italie].
Lacoste, Jean, Le Voyage en Italie de Goethe, Paris, PUF, 1999 (Coll. « Perspectives germaniques ») [utile synthèse]
Leibesteder, Mathias, Das Kavalierstour. Adlige Erziehungsreisen im 17. und 18. Jahrhundert, Köln, Weimar, Wien, Böhlau, 2004 (Coll. « Beihefte zum Archiv für Kulturgeschichte» 56) [le Grand Tour aristocratique des Allemands aux XVIIe et XVIIIe siècles]
Leoni, Sylviane éd., Charles de Brosses et le voyage lettré au XVIIIe siècle, Dijon, Éditions universitaires de Dijon, 2004 (Coll. « Écritures ») [Brosses en Italie, mais aussi Misson, Stendhal, Mme de la Briche, le Groupe de Coppet, voire Diderot et Voltaire]
Levraud, Jean-Pierre, « La lieue de Montaigne. Petit préalable à la lecture du Journal de voyage, aperçu sur les distances, les durées, les chemins, les cartes, les guides », Bulletin de la Société des Amis de Montaigne, juillet-décembre 1999, p. 99-122 |mesure du voyage]
Losfeld, Christophe, « Les récits de voyage ou le reflet brisé de la représentation des vecteurs de l’Aufklärung. Joachim Heinrich Campe et Gehrard Anton von Halem à Paris (1789-1790)», The Enlightenment in Europe. Les Lumières en Europe. Aufklärung in Europa/Unity and Diversity. Unité et Diversité. Einheit und Vielfalt, Werner Schneiders éd., Berlin, Berliner Wissenschaft Verlag, 2003, p. 311-328 [un pasteur et un fonctionnaire allemands dans la France du début de la Révolution ]
Lund, Hans Peter, « L’art et la réalité dans les Voyages de Gautier », Revue des Sciences humaines, 2005-1, n° 277 : « Panorama Gautier », Sarga Moussa et Paolo Tortonese éd., p. 115-134.
Magri-Mourgues, Véronique, « Corinne et le voyage », in Lectures de Corinne ou l'Italie de Germaine de Staël, Jean-Marie Seillan éd., Nice, Université de Nice-Sophia Antipolis, 2000, p. 11-25 [le voyage, une clé du roman de Mme de Staël]
Martinet, Marie-Madeleine, Le Voyage d'Italie dans les littératures européennes, Paris, PUF, 1996 [étude comparée]
Marty, Michel, Voyageurs français en Pologne durant la seconde moitié du XVIIIe siècle. Écriture, Lumières et altérité, Paris, Honoré Champion, 2004 (Coll. « Les Dix-Huitièmes Siècles » 80) [une autre forme de Grand Tour]
Mondot, Jean, «Un franc-maçon allemand à Paris en 1787 ou le voyage de raison de Johann Joachim Christoph Bode », L’Allemagne et la France des Lumières/Deutsche und Französische Aufklärung. Mélanges offerts à Jochen Schlobach par ses élèves et amis, Michel Delon et Jean Mondot éd., Paris, Honoré Champion, 2003, p. 185-204
« Montaigne et Goethe : regards sur l’Italie », Bulletin de la Société des Amis de Montaigne, VIIIe Série, n° 25-26, janvier-juin 2002, p. 13-93.
Moureau, François, « Pèlerinage à Marie : Lorette dans la littérature de voyage (XVIe-XVIIIe siècles) », Revue de l'Institut de Sociologie, Université libre de Bruxelles, 1998/1-2 (2000) : «L'écrivain voyageur : le pèlerinage littéraire », p. 11-27 [une visite nécessaire à tout bon voyageur en Italie]
-, « Leçons de voyage : Studienreisen de princes allemands à l’Âge baroque et rococo », La Formazione del Principe in Europa dal Quattrocento al Seicento. Un tema al crocevia di diverse storie, Paolo Carile éd., Roma, Aracne, 2004, p. 295-307 [relations de princes luthériens et catholiques en France et en Italie].
- Le Théâtre des voyages Une scénographie de l’Âge classique, Paris, PUPS, 2005, 584 p. (coll. « Imago mundi » 11) [études sur de nombreux voyageurs des 17e et 18e siècles].
Moureau-Martini, Ursula, « Le Voyage savant, à propos du Journal de voyage de Jean Schweighäuser (1767-1769) », Visualisation, édité par Roland Mortier, Berlin, Berlin Verlag Arno Spitz GmbH, 1999, p. 211-215 [un universitaire alsacien à travers l’Europe]
Moussa, Sarga, « Une rhétorique de l'altérité ; la représentation de la Suisse dans le Journal de voyage de Montaigne », Montaigne. Journal de voyage en Alsace et en Suisse. Actes du Colloque de Mulhouse-Bâle réunis par Claude Blum, Philippe Derendinger et Anne Toia, 12 juin 1995, Paris, Honoré Champion, 2000, p. 3-29
Ponte, Alessandra, Le Paysage des origines. Le voyage en Sicile de Richard Payne Knight (1751-1824), Paris, Les Éditions de l’Imprimeur, 1998 [voyage en Sicile d’un dilettante anglais accompagné des deux peintres Charles Gore et Philipp Hackert, 1777 : traduction de la relation par Danièle Berdoux et étude]
Rees, Joachim; Winfried Siebers, Winfried; Tilgner, Hilmar éd., Europareisen politisch-sozialer Eliten im 18. Jahrhundert. Theoretische Neurorientierung – Kommunikative Praxis – Kultur- und Wissentransfer, Berlin, BWV Berliner Wissenschafts-Verlag, 2002 (coll. « Aufklärung in Europa » 6) [le voyage des élites européennes au XVIIIe siècle et leurs relations. Dans le domaine francophone : le marquis de Paulmy à Dresde, Christian VII de Danemark à Paris ; « journal » de Henri de Prusse à Saint-Pétersbourg, ; deux lettre inédites de l’abbé Galiani au duc Pierre Biron de Courlande et à Heinrich von Offfenberg (1785) ; le «journal » de la comtesse Catherine Pertrovna Barjatinskaia en Europe occidentale. Dans d’autres langues : le comte Zinzendorf en Grande-Bretagne ; Caroline de Hesse-Darmstadt en Russie, le Grand Tour d’Edward Gibbon et de William Beckford ; la duchesse Anne-Amélie de Saxe-Weimar en Italie ; l’aquarelliste Charles Gore et ses voyages européens].
Wolfzettel, Friedrich, Le Discours du voyageur. Pour une histoire littéraire du récit de voyage en France du Moyen Âge au XVIIIe siècle, Paris, PUF, 1996 [synthèse importante].
Zatorska, Izabella, « Nous et les autres : le voyage en France dans les mémoires et la correspondance polonaises du XVIIIe siècle », La Recherche dix-huitiémiste. Raison universelle et culture nationale au siècle des Lumières, David A. Bell, Ludmila Pimenova et Stéphane Pujol éd., Paris, Honoré Champion, 1999, p. 135-147.