Partir pour l'inconnu : le voyage outre-Manche au XVIIIe siècle

Conférencier / conférencière

Traverser la Manche au XVIIIe siècle n'est pas une aventure maritime. C'est pourquoi aussi bien les Français que les Anglais (dont Sterne) consacrent dans leurs relations de voyage fort peu d'attention à cette traversée de quelques heures ou de trois jours, selon le temps, de Calais à Douvres. Mais cette première rencontre avec la mer est l'objet de réflexions singulières : sur le mal du voyage, sur les retards dus au mauvais temps, sur la rapacité des porteurs et autres agents chargés de faciliter le débarquement des voyageurs du « packet-boat » : tout cela ne conduit guère à la description romantique d'une traversée délibérément sans poésie. Même Charles Nodier ou Manon Phlipon, future Mme Roland, ne peuvent relever d'un récit suffisamment littéraire ce passage dans un autre monde, le contre-modèle souvent du continent . En fait, ce n'est pas la traversée qui retient les voyageurs, mais l'attente d'un monde si lointain et si proche qu'est l'Angleterre. Le vrai port de mer est Londres avec ses navires qui viennent de tous les continents.

Mots-clés : Angleterre. moyen de locomotion. anglomanie. tarif.

Référencé dans la conférence : La littérature des voyages maritimes
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