Lettres sur la Suisse écrites en 1819, 1820 et 1821 (= Lettres sur la Suisse. Tomes premier et deuxième)

Lettres sur la Suisse écrites en 1819, 1820 et 1821 (= Lettres sur la Suisse. Tomes premier et deuxième)
Destination
Forme
À propos
Itinéraire
I. du 5 août au 4 septembre 1819
Besançon - Dôle - Pontarlier - château de Joux - Les Verrières - Motiers-Travers - Neufchâtel (exc. au lac de Bienne et à l’île de Saint-Pierre) - lac de Neufchâtel - lac de Morat - Morat - Fribourg - pont de Neuenegg - Berne (exc. à Hindelbanck, à Hofwyl et au champ de bataille de Laupen) - Muri - Munsigen - Wichtrach - Thun (exc. ds les environs et au Niésen) - rivages du lac de Thoun - châteaux de Spiès, d’Oberhofen et de Ralligen - Merlingen - grotte de Saint-Béat - Neuhaus - Unterseen - château d’Unspunnen - Interlacken - Zweylütschinen - vallée de Lauterbrunnen - cascades du Staubbach et du Schmadribach - Lauterbrunnen - Wengern - passage de la petite Scheideck - Grindelwald (exc. le long du Mettenberg) - Unterseen - le long du lac de Brienz - Golswyl - château de Ringgenberg - Brienz - mont Brünigg - Brienzwyler - Lungern - Saxeln - Sarnen - Lucerne (exc. à Sempach) - lac de Lucerne - Küsnacht - ascension du mont Righi - Goldau - lac de Lowerz - Schwyz - Brunnen - lac d’Uri - Fluelen - Altorf - château de Stackeldorf - Selinen - Amstäg - hameau d’Im-Riedt - Wasen - Gestinen - Pont du Diable - vallée d’Urseren - Andermatt - Hospital - Réalp - passage de la Furka - glacier du Rhône - le Mayenwand - sommet du Grimsel - l’Ober-Hasli - cascades de l’Aar - chalet de Handeck - Guttanen - vallons d’im-Boden et d’im-Grund - Meyringen

II. du 25 juillet au 19 septembre 1820
Ouchy - Vévey - Châtel-Saint-Denis - Bulle - Gruyères - Montbovon - pied de la Dent-de-Jaman - Clarens - Vévey - Ouchy (exc. ds les environs et à Lausanne) - traversée du Vallais - Évian - bord du lac de Genève - les rochers de Meillerie - Saint-Gingolph - Saint-Maurice - cascade de Pissevache - Martigny - Sion - Louéche - chemin des Galeries - Bains de Louéche (exc. à Albinen) - traversée de la Ghemmi - bords du lac de Daube - l‘auberge de Schwartzbach - Kanderstäg - Frutingen - Müllinen - lac de Thun - Unterseen - lac de Brienz - chutes du Giessbach - Meyringen - passage du Brünigg - le Haut-Unterwalden - Kerns - Stanz - Stanzstadt - lac des Waldstettes - Lucerne - Zug - lac d’Égeri - champ de bataille de Morgarten - l’Ober-Alp - Einsiedeln - Teufelsbrücke (Pont du Diable) - mont Etzel - lac de Zurich - Lachen - Näfels - bourg de Glarus - glaciers du Dödi - Linththal - le Panten-Brücke - la Sand-Alp - Glarus (exc. au vallée de Klönthal) - Sargens - Mollis - Wesen - lac de Wallenstadt - Wallenstadt - Müllihorn - Murg - Ragaz - Valenz - Les Bains de Pfeffers - Coire - Altstetten - Gais - Appenzell - le Gäbris - Trogen - Saint-Gall - Constance - Zell - Schaffhausen (exc. aux châteaux de Laufen et d’Im-Wörth et à la chute du Rhin) - Zurich - Baden - château de Hapsbourg - Arau - Bâle - Bonneville - Cluse - Maglan - Saint-Martin - Passy - hameaux de Maffrey et de Scy - lac de Plaine-de-Joux (Lac-des-Amis) - Servoz - village des Ouches - glacier des Bossons - le Montanvert - Chamouny - hameaux de Argentière et du Tour - le Col-de-Balme - hameau de Trient - Martigny - Sion - Tourtemagne - Viège - Brieg - le Simplon - Bérisaal - Simpelndorf (village du Simplon) - hameau de Gsteig - Gondo - San-Marco - Domo d’Ossola - Lac Majeur - Bâle
Date
entre 1819 et 1820
Type
recueil de deux voyages pittoresques, de mœurs et historiques, faits en voiture, en bateau et à pied
Esthétique
«On ne me croira peut-être pas, quand je dirai qu’en écrivant mes premières lettres, je ne songeais nullement à les rendre publiques. On me croira moins encore, si j’ajoute, qu’en visitant la Suisse, je n’y portai point d’abord l’intention de la décrire. Ce sont pourtant là deux vérités, bien réelles, bien certaines, et qui comme tant d’autres vérités, pourront être traitées de mensonges, sans que cela tire à conséquence. J’étais convalescent quand je fis mon premier voyage en Suisse, dans l’été de 1819. J’allais y chercher la santé, y respirer un air pur, y récréer enfin mes sens fatigués, en donnant beaucoup de repos à mon esprit et beaucoup d’exercice à mon corps; et c’est en faisant tout cela que j’ai fait un livre. [...] Mais le charme de ce pays est tel, qu’il s’est bien vite emparé de toutes mes pensées, comme de tous mes momens, qu’il a triomphé de ma répugnance à écrire, comme de ma lassitude journalière, et qu’après le plaisir d’admirer, il ne m’est plus resté que le besoin de le dire. J’écrivais donc chaque soir, ce que j’avais vu, appris, éprouvé dans le cours d’une journée laborieuse. J’écrivais en présence des objets mêmes qui m’intéressaient, ou du moins l’âme encore émue des sensations qu’ils m’avaient causées. Je laissais courir ma plume, pour ainsi dire, comme j’avais couru moi-même; je me délassais de mes fatigues, bien réellement, en les racontant; et je ne croyais ma journée remplie, qu’après avoir fermé ma lettre. Aussi mon livre s’est-il trouvé fini presqu’aussitôt que mon voyage, et je puis assurer que ce livre, quel qu’il soit, était même arrivé avant moi»(I/I-III).
«L’estime que j’avais conçue pour la nation hélvétique, en étudiant son histoire, est devenue un sentiment de prédilection depuis que j’ai vu son pays: eh! qui pourrait connaître la Suisse, et ne pas l’aimer? Mais peut-être que ce sentiment, si légitime à tant d’égards, s’interposant trop souvent entre la nature et moi, m’a fait voir quelquefois ce pays sous de trop brillantes couleurs; peut-être que, dominé tout à la fois par des souvenirs trop profonds et par des impressions trop vives, j’ai peint les mœurs actuelles de la Suisse de traits qui pourraient convenir, en effet, davantage à des temps plus anciens. Mais ce que je crois du moins avoir saisi avec l’exactitude et rendu avec l’énergie dont je suis capable, c’est le trait principal qui lui reste de son ancienne physionomie, je veux dire cet accord si intéressant et si rare, entre une nature grande et austère, et une liberté immense et forte comme les monts qui la protègent, innocente et pure comme l’air qu’on y respire; c’est cette harmonie générale de tous et de couleurs répandue sur le tableau des Alpes, comme sur le caractère du peuple qui les habite, et dont l’effet est tel que, par une sorte de sympathie, il agit à la fois sur l’âme et sur les sens du voyageur qui les observe. Sans doute, la décadence des mœurs politiques, qui afflige notre vieille Europe, n’est pas tout-à-fait étrangère à la Suisse. [...] Mais, du moins, la nature a mis ici, à ces envahissemens de l’industrie, des bornes qu’ils ne sauraient franchir»(II/5-7).
«Je ne me flatte pas, mon ami, de satisfaire votre curiosité par cette description d’un pays si propre, cependant, à l’exciter; c’est que véritablement la grandeur des objets m’écrase, et que le sentiment de mon impuissance me consterne et m’humilie. Hier, dans le premier transport d’une surprise qui m’est toujours nouvelle, je voulais vous écrire; je n’ai pu tenir un seul instant la plume en présence de cette imposante nature; j’ai senti mes esprits se confondre, après de vains efforts pour atteindre à la sublimité de ses images, et mes pensées retomber en quelque sorte sur elles-mêmes, de toute la hauteur des Alpes: je n’ai pu qu’admirer, jouir et me taire. Aujourd’hui, j’ai revu ces monts qui se dressent si fièrement dans les nues; j’ai franchi ces torrens qui grondent au sein des abîmes; j’ai approché, en traversant les plus vertes prairies, du pied des glaciers qui les arrosent; et le cœur agité de mille émotions différentes, je rentre impatient encore et toujours désespérant de les rendre»(II/74-75).
Références bibliographiques
Lieu
Paris
Année
1823
Editeur
Nepveu
Volume
2 vol.
Nombre d'exemplaires
VIII-496, 454 pp.
Format
in-8
Annexes
front., grav.
Autre édition
Paris (N. Nepveu) 1823, 3e éd., 6 vol., in-12, pl., grav. Paris (N. Nepveu) 1828, 4e éd. soigneusement revue et corrigée, 3 vol., in-8, pl., grav.