Journal historique du voyage de M. de Lesseps, consul de France, employé dans l’expédition de M. le comte de la Pérouse, en qualité d’interprète du Roi, depuis l’instant où il a quitté les frégates françoises au port Saint-Pierre et Saint-Paul du Kamtscha

Journal historique du voyage de M. de Lesseps, consul de France, employé dans l’expédition de M. le comte de la Pérouse, en qualité d’interprète du Roi, depuis l’instant où il a quitté les frégates françoises au port Saint-Pierre et Saint-Paul du Kamtschatka, jusqu’à son arrivée en France, le 17 octobre 1788
Destination
Forme
À propos
Itinéraire
Saint-Pierre et Saint-Paul (Avatscha) - Paratounka - Koriaki - Natchikin - la Bolchaïa-reka - Apatchin - Bolcheretsk - Tchekafki - Bolcheretsk - Apatchin - Malkin - Ganal - Pouschiné - Charom - Vercknei-Kamtschatka - Tschigatchi - Milkovaïa-Derevna - Kirgann - Machoure - Chapina - Tolbatchina - Kosirefski - Ouchkoff - Krestoff - Klutchefskaïa - Kamini - Kamokoff - Tchokofskoï (Tchoka) - Nijenei-Kamtschatka - Tchokofskoï (Tchoka) - Kamokoff - Kamini - Kartchina - Yelofki - Ozernoï - Ouké - Khaluli - Ivaschkin - Drannki - Karagui - Gavenki - Poustaretsk - Kaminoi - Pareiné - Ingiga - Karbanda - Toumané - Yamsk - Srednoi - Siglann - Ola - Armani - Taousk - Gorbé - Iné - Oulbé - Okotsk - Boulguin - Okotsk - Medvéjé-golova - Okotsk - Medvéjé-golova - Moun-doukann - Ouratskoï-plodbisché - Yudomskoï-krest - la Yudoma - la Maya - Oust-maya-pristann - Amgui - Yarmangui - Yakoutsk - la Léna - Olekma (Olekminsk) - Pélodoui - Vitim - Kirinsk (Kiringui) - Ustiug - Toutoura - Verkhalensk - Katschouga - monastère de Voznéssenskoï - Irkoutsk - Oudinsk - Krasnoyarsk - Baraba - Tomsk - Tobolsk - Yékaterinbourg - Casan - Kouzmodémiansk - Makarieff - Nijenei-novogorod - Vladimer - Moscou - Tver - Vouischnei-volotschok - Novogorod - Sophia - Pétersbourg - Riga - Memel - Berlin - Versailles
Date
du 6 septembre 1787 au 17 octobre 1788
Type
voyage de mœurs fait à cheval, en radeau, en bateau, en voiture et en traîneau
Esthétique
«Le titre de cet ouvrage annonce ce qu’il est. Pourquoi m’étudierois-je à prévenir le jugement du lecteur? en aurai-je plus de droits à son indulgence, quand je lui aurai déclaré que, dans le principe, je n’eus pas la prétention de faire un livre? ma relation sera-t-elle plus intéressante, quand on saura que j’y travaillai uniquement par le besoin d’amuser utilement mon loisir, & avec la seule vanité de rapporter à ma famille le journal fidèle de mes peines & de mes observations dans le cours de mon voyage? Il est aisé de voir que j’ai écrit par intervalles, avec soin ou négligence, suivant que les circonstances me l’ont permis, que les objets m’ont plus ou moins frappé. Averti par le sentiment de mon inexpérience, j’ai cru me devoir à moi-même de ne laisser échapper aucune occasion de m’instruire, comme si j’eusse prévu qu’on me rendroit comptable de mes momens & des connoissances que j’étois à portée de recueillir; mais de cette exactitude scrupuleuse à laquelle je me suis astreint, ne résultera-t-il pas le défaut de grâces & de variété dans ma narration? D’ailleurs, les événemens qui me sont personnels, se trouvoient tellement liés aux sujets de mes remarques, que mon amour-propre n’a eu garde de supprimer ces détails: j’ai donc mérité le reproche d’avoir trop parlé de moi; c’est le péché d’habitude des voyageurs de mon âge. Indépendamment de cette fatigante maladresse, je m’accuserai encore d’être tombé dans des répétitions fréquentes qu’eût évitées une plume plus exercée. Sur certaines matières, & particulièrement en fait de voyages, comment ne pas se former un style de routine? de-là, des tours & des expressions qui reviennent sans cesse: pour peindre les mêmes objets, on ne sait employer que les mêmes couleurs»(I/I-II).
«Quiconque a quitté l’Europe pour voyager dans des contrées aussi éloignées, a dû le sentir comme moi; on se croit concitoyen de celui qui a pour patrie le même continent ou qui parle la même langue. La moindre chose qui nous rappelle notre pays, nous cause le plaisir le plus vif; notre cœur s’élance vers l’ami, vers le frère qu’il nous semble retrouver; dans l’instant nous sommes portés à la confiance»(I/176-177).
«On me reprochera peut-être, que ma narration ne présente souvent que des détails arides & trop uniformes; je me serois empressé de les épargner au lecteur, si je ne lui eusse pas promis une exactitude scrupuleuse: mais qu’il observe de quels objets je suis environné dans l’immense étendue de pays que je parcours; il verra qu’ils sont presque par-tout les mêmes. Dépend-il donc de moi de varier mes descriptions, & de ne pas tomber dans quelques redites?»(I/223, note).
«Je ne rendrai pas compte de ma navigation jour par jour. Les observations qu’elle m’a fournies sont trop peu intéressantes pour ne pas épargner au lecteur la fatigante uniformité des détails quotidiens»(II/295).
«Je suis forcé à présent de renoncer à l’ordre journalier de mes notes. Ma marche a été si rapide jusqu’à Pétersbourg, [...], qu’il m’a été impossible de les écrire avec ma première exactitude; par la même raison on me pardonnera aussi la briéveté de mes observations. Le pays que je parcours a d’ailleurs été décrit tant de fois par des plumes fidèles & savantes; ces voyageurs ont répandu tant de charme & d’intérêt dans leurs récits, qu’on ne pourroit que m’accuser de présomption ou de plagiat, si j’essayois de m’étendre davantage sur une matière qu’ils ont approfondie, tandis qu’à peine ai-je eu le temps de l’effleurer. Plusieurs de ces ouvrages sont récens, & la curiosité du lecteur y trouvera abondamment de quoi se satisfaire. Je me bornerai donc à ne parler que de ce qui m’est personnel»(II/329-330).
Références bibliographiques
Lieu
Paris
Année
1790
Editeur
Impr. Royale
Volume
2 vol.
Nombre d'exemplaires
XIV [VIII]-280, III-380-VII pp.
Format
in-8
Annexes
grav., cartes