Deux ans en Espagne et en Portugal pendant la guerre civile. 1838-1840

«Depuis Canfran nous parcourons un pays d'une beauté admirable, et tout peuplé de bourgades qu'on pourrait croire bâties exprès pour alimenter la guerre civile: elles s'élèvent la plupart sur des positions naturellement fortes, n'ont qu'une porte d'entrée, et les maisons qui ont vue sur la campagne sont toutes crénelées et présentent comme un mur d'enceinte. Un bon peintre trouverait sur le sommet de la Sierra Pequeras, le sujet de panoramas magnifiques, soit qu'il regardât la chaîne imposante des Pyrénées, soit les rochers gigantesques de los Riglos qui se dessinent comme une redoutable forteresse de géants derrière une échappée des plus fantastiques. Non loin de ces rochers est une vieille tour en ruines qui marque la limite du haut Aragon, et on pourrait dire celle aussi de l'esprit libéral, car le bas Aragon est entièrement dévoué à Don Carlos»(9-10).