Quand l’histoire se fait littérature : de l’aventure personnelle au récit. (et Bibliographie générale)

Conférencier / conférencière

Il n’y avait pas de lieu mieux choisi que le Collège Wignacourt pour organiser nos deux journées sur la littérature de captifs en Méditerranée, ces voyageurs involontaires qui découvrirent un monde dont ils nous ont laissé le témoignage. Relisons les Actes des Apôtres (27, 41-44 ; 28-1) sur le voyage de Paul vers l’Italie : « […] Ils rencontrèrent une langue de terre, où ils firent échouer le navire ; et la proue, s’étant engagée, resta immobile, tandis que la poupe se brisa par la violence des vagues. […] le centenier […] ordonna à ceux qui savaient nager de se jeter les premiers dans l’eau pour gagner la terre, et aux autres de se mettre sur des planches ou sur des débris de navire. Et ainsi tous parvinrent à terre saints et saufs. Une fois hors de danger, nous reconnûmes que l’île s’appelait Malte ». C’est du moins de cette manière que la version de Louis Segond traduit d’après le texte grec un lieu que la Vulgate nomme « Melita insula ». Notre colloque se tient au-dessus même de la Grotte où saint Paul, naufragé, trouva refuge dans ses pérégrinations méditerranéennes. C’est du moins la version que nous retenons, car si non e vero e bene trovato, et nous ne pouvons trouver meilleure égide pour un colloque sur les naufragés malgré eux de l’époque moderne.
L’idée première de ces journées est venue d’une rencontre entre un sujet et un lieu. Le lieu d’abord : au-delà même du récit paulinien, l’utilisation qu’en fit à partir du XVIIe siècle l’Ordre hospitalier de saint Jean de Jérusalem installée, en 1530, dans l’île de Malte donnée par Charles Quint en toute propriété usufruitière à la Religion avec la mission de protéger la Méditerranée occidentale des Turcs et de Barbaresques – « les perfides ennemis de la Sainte Foi » - faisait de l’ile de saint Paul le sanctuaire chrétien par excellence d’où la parole de l’apôtre pouvait continuer de résonner chez les gentils. Les « caravanes » des galères de l’Ordre y mirent leur point d’orgue militaire. Et si les galères barbaresques contenaient peu de marchandises négociables, elles fournissaient ces captifs musulmans que l’on retrouva dans les geôles de l’île. Le sujet lié à ce lieu était évidemment la « course » ou la « contre-course » menée en Méditerranée occidentale. Mais son originalité vient de ce que, pour la première fois, à notre connaissance, un colloque a choisi de s’intéresser aux deux types de captifs et aux récits qu’ils ont pu faire de leur séjour très involontaire entre Europe et Maghreb.
Les travaux sur la course en Méditerranée sont très nombreux et il en sera fait largement état au cours de ces journées ; les récits des captifs chrétiens, publiés par les contemporains et, en particulier, par les Ordres charitables chargés de leur rachat sont disponibles dans toutes les grandes bibliothèques et ont déjà été l’occasion d’études savantes. D’autres seront présentés ici. En revanche, les relations des captifs musulmans en terre chrétienne et leur histoire même sont nettement moins connues sur la rive nord de la Méditerranée. Ces deux journées permettront d’en savoir plus et de reconstituer les deux parties inséparables et sans doute très différentes d’un même exil en terre inconnue.
Nous avons limité la période à trois siècles, en gros entre le règne de Charles Quint ou de Soliman le Magnifique et la Révolution française, qui bouleverse la donne géopolitique européenne et annonce la fin de la course. Le cas de Malte est réglé avec l’occupation française. L’article second d’une des lois organiques promulguée par Bonaparte le 16 juin 1798 proclame en effet : « L’esclavage est aboli. Tous les esclaves connus sous le nom de Bonavogli sont mis en liberté ». Il s’agit de deux mille esclaves environ renvoyés dans les Régences barbaresques. Mais celles-ci continuent leurs prises en Méditerranée : selon Daniel Panzac, les corsaires algériens capturent encore 211 navires entre 1798 et 1815, sans compter les incursions dans les villages côtiers. En 1816, lors Exmouth obtient la libération de presque tous les esclaves captifs dans les trois Régences, soit près de 3100 individus.
Avant l’installation à Malte de la Religion, la contre-course en Méditerranée occidentale était le fait des États catholiques ; du côté des Régences barbaresques –Tripoli, Tunis, Alger –, la course n’avait pas encore pris la forme d’un commerce organisé entre les capitaines corsaires, les intermédiaires en Europe – de Livourne, à Gênes et à Marseille – et les Ordres religieux en charge du rachat des captifs : un commerce qui sera, au XVIIIe siècle, le plus florissant de la Méditerranée occidentale. Le royaume du Maroc prit sa part du marché avec les Salétins, fils des morisques expulsés d’Espagne par Philippe II, qui pratiquèrent ce que d’aucuns appellent aujourd’hui le Jihad maritime: l’Atlantique fut leur domaine jusqu’aux côtes de l’Angleterre ; on les signala même à l’embouchure du Saint-Laurent en Nouvelle-France. Après le Grand Siège de Malte en 1565 et la bataille de Lépante (1571), les Régences s’autorisèrent une large autonomie par rapport au Sultan de Constantinople. Et les capitaines corsaires, souvent des renégats dits « turcs de profession », firent fleurir une économie auparavant peu tournée vers la mer.
La proportion des relations est de toute évidence déséquilibré entre captifs chrétiens et musulmans, et cela s’explique aisément. Les voies de communications étant très médiocres sur les côtes européennes de la Méditerranée, il était plus agréable, sinon plus sûr, de voyager par mer entre les divers ports de l’Espagne, de la France et de l’Italie. Le trajet nord-sud existait aussi dans l’Atlantique entre les Pays-Bas, l’Angleterre, la France et l’Espagne, le tout au profit des Salétins. On trouve donc sur ces navires des bourgeois et des aristocrates cultivés, souvent des familles entières, qui n’ont aucune connaissance particulière du monde de la mer et soupçonnent à peine les dangers qu’ils y courent. Ces passagers se retrouvent dans les bagnes barbaresques à la suite d’un rapt brutal qui les projettent dans un univers qui leur est absolument opaque. Le Huron de Voltaire n’est pas plus étranger quand il débarque en Basse-Bretagne. Les captifs musulmans ont une tout autre origine. Capturés sur les navires de la course barbaresque, ce sont, hors quelques « renégats », des marins sans culture particulière au service de capitaines corsaires dont le langage était au bout du cimeterre à la manière de Dragut et des Barberousse, leurs illustres modèles. On ne peut guère espérer de relations de leur captivité, d’autant que le système de rachat n’existe pas pour eux.
Ce n’est pas le cas évidemment pour les captifs chrétiens qui bénéficient – si l’on peut dire – de la sollicitude des Ordres rédempteurs – les Trinitaires dits Mathurins et les Mercédaires – qui les rachètent avec le produit des quêtes organisées en leur faveur. Ces quêtes sont favorisées par de rares gravures (« Esclave chrétien français à Alger en Barbarie », gravure de Leroux, vers 1685), des affichettes ou des billets gravés (ill. : deux bois gravés du XVIIe siècle, Auvergne ?, vers 1630. 1) Quatre orants enchaînés libérés par deux anges, la Vierge et l’enfant dans une nuée, deux Mercédaires et armes des Mercédaires – croix pattée - et de France, 21,5 x 13 cm 2) Deux orants enchaînés devant la Vierge, deux Mercédaires et leurs armes : croix pattée sur le blason d’Aragon, 15 x 10 cm.), et de la littérature de propagande dont la diffusion était largement assurée par les librairies parisienne et provinciale sous forme de relations personnelles ou collectives assorties d’une liste de captifs rachetés par l’office des Rédemptoristes présents dans les Régences. Sous un titre suffisamment clinquant pour assurer un succès immédiat sur les âmes dévotes, chaque campagne des Rédemptoristes donnait lieu à une espèce de rapport dont le but, loin de magnifier – cela va sans dire – le séjour des captifs en terre d’Islam, était de mettre en scène les divers personnages d’un drame que le rachat dénouait. La matière historique, sociologique anthropologique et culturelle que nous cherchons dans ces récits s’y rencontre presque par hasard, au milieu d’une machine de propagande où les rôles sont répartis comme au théâtre, entre les bons et les méchants, les victimes et les bourreaux. Même s’il est revu et réorienté par les Rédemptoristes, le regard du captif a, pourtant, cette vertu cardinale d’être une autopsie véritable, naïve, sur un monde qu’il va lui falloir sinon comprendre du moins appréhender en gros pour survivre.
La plus grande partie de ces relations était sans doute financé par les Rédemptoristes eux-mêmes, si l’on se fie aux imprimeurs-libraires qui les publiaient et qui n’étaient pas, le plus souvent, les plus importants de la profession. On y trouve de nombreux libraires provinciaux à proximité des couvents de la Merci ou de la Sainte Trinité : Aix, Amiens, Châlons, La Flèche, Niort, Rouen. Certains comme Guillaume Behourt à Rouen sont imprimeurs du Clergé, de nombreux autres portent le titre d’imprimeurs privilégiés du collège jésuite local ; quelques autres sont moins recommandables comme la Veuve de Jean Bureau à Niort en plein territoire réformé : un Jean Bureau qui avait été l’imprimeur clandestin des Mémoires de Philippe Du Plessis-Mornay, le pape des huguenots. Quant à l’imprimeur parisien Jean-François Hubert Guillot, éminent franc-maçon, il fut guillotiné sous la Révolution pour fabrication de faux assignats. Ces livres dépourvus d’illustrations, souvent composés à la diable, imprimés sur un papier de médiocre qualité n’étaient pas là pour durer, d’où leur relative rareté. Une bibliographie plus complète que celle que nous proposons ne serait pas inutile aux études de ce type de littérature.
Il va être question dans ces journées d’une autre forme de littérature, moins chargée certes d’expériences personnelles, mais qui témoigne de la présence récurrente dans l’imaginaire collectif de ces « peurs » dont Jean Delumeau a délimité les contours, du Moyen Âge à l’époque moderne. Aussi bien sur les scènes parisiennes que dans les romans et les « nouvelles historiques et galantes », le thème barbaresque est présent, comme une menace que l’on exorcise par le comique au théâtre de la Foire, par la dérision comme ces Salétins naviguant sur la Seine dans le Voyage à Saint-Cloud par terre et par mer de Néel, par la fusion du romanesque et du récit de vie dans La Provençale de Regnard. Au « tyran de la mer » se superpose la galant corsaire, et à la victime sacrifiée l’amante qui convertit à l’amour ou la belle Orientale. L’ambiguïté du message prouve que l’imaginaire sait dominer ces peurs et les transformer en matière de littérature qui, paradoxalement, fait de la prison un singulier espace de liberté. Nous citerons, à ce propos, un roman peu connu au titre anodin, Les Deux Cousines ou le Mariage du chevalier de *** (1743), où l’on voit un chevalier français s’enfermer volontairement dans un harem pour satisfaire les ardeurs érotiques des femmes qui y sont elles-mêmes cloitrées. De nombreuses références aux mœurs de l’Islam peuvent indiquer un auteur ayant quelque expérience – ou lecture ?- du Levant. Le point de vue féminin apparaît, en contrepartie, dans une « histoire véritable » comme La Fille esclave devenue officier (1711) dont l’héroïne, issue de l’aristocratie de Guyenne, devient esclave à Tunis avant de s’échapper et de terminer chez les mousquetaires du Roi pour y retrouver son amant, le Chevalier, qui a servi, bien malgré lui, sur les galères du Grand Turc. Le plus intéressant du roman est que ses maîtres traitent l’esclave chrétienne avec une constante humanité, même si on lui recommande la conversion. Des renégats marseillais l’aideront à fuir Tunis sur un navire anglais. On notera, dans cette « histoire véritable » - terme d’époque pour désigner une fiction courte -, des détails sans doute tirés de relations antérieures, comme la pratique de confisquer le gouvernail aux navires chrétiens mouillant à la Goulette, afin d’empêcher tout départ inopiné. L’univers barbaresque peint dans la fiction est un Orient qui porte les traces des Mille et une nuits autant que des relations de captifs.
Il sera intéressant d’entendre, au cours de ces journées, l’écho de la voix des captifs musulmans, si vague et incertaine soit-elle, et d’en comparer la teneur avec celle des captifs chrétiens. Sur les rives de la Méditerranée, deux civilisations s’observaient, se combattaient à l’occasion, s’ignoraient le plus souvent. La voix des captifs aura constitué un fil fragile, mais essentiel pour l’historien, tendu entre deux univers liés par une mer commune, la Méditerranée.

Bibliographie sommaire

Sources primaires françaises

[Anonyme], La Célèbre Rédemption de XLI chrétiens captifs faite de l’autorité du révérendissime P. Général de tout l’Ordre de la Sainte Trinité et Rédemption des captifs en la ville de Salé, au royaume de Mauritanie, arrivés et reçus au convent des Mathurins de Paris le vingt-deuxième décembre 1642, Paris, Julian Jacquin, 1643.
[Anonyme], L’Éminente Charité de la rédemption des captifs faite par les religieux de l’Ordre de la Sainte Trinité, dits les Mathurins, en l’année 1641. Ensemble l’ordre de la procession d’iceux captifs faite à Paris le 23 mai 1641, Paris, Vve Jean Petit-Pas, 1641.
[Anonyme], Histoire de l’Ordre sacré, royal et militaire de Notre-Dame de la Merci, rédemption des captifs, dédiée au roi. Composée par les Révérends Pères de la Merci de la Congrégation de Paris, Amiens, Guislain Le Bel, 1685.
[Anonyme], La Miraculeuse Rédemption des captifs faite à Salé, côte de Barbarie, sous les heureux auspices du sacre du Roi Très-Chrétien, par les religieux de l’Ordre de la Très Sainte Trinité, vulgairement appelés Mathurins, Paris, Julian Jacquin, 1654.
[Anonyme], Récit véritable de ce qui est arrivé dans le rachat des captifs qu’ont fait les religieux de l’Ordre de Notre-Dame de la Merci en la ville d’Alger, pendant les mois de mars et d’avril 1675, Paris, Edme Couterot, 1675.
[Anonyme], Récit véritable de ce qui est arrivé dans le rachat des captifs qu’ont fait les religieux de l’Ordre de Notre-Dame de la Merci en la ville d’Alger en Barbarie pendant les mois d’avril et mai 1678. Composé par un Révérend Père, religieux du même ordre, qui en cette rédemption a recouvré sa liberté après avoir demeuré quelque temps en esclavage chez les Turcs, Paris, Christophe Journel, 1678.
[Anonyme] La Rédemption des captifs faite par les religieux de l’Ordre de la Sainte-Trinité, dit les Mathurins. Ensemble l’ordre de la procession d’iceux captifs faite à Paris le 20 mai 1635, Paris, Jean Petit-Pas, 1635.
[Anonyme], « Relation d’un combat donné le 8 octobre 1674, par un vaisseau marchand de Marseille, commandé par le capitaine Marin, de La Ciotat, contre quatre vaisseaux de Tripoli en Barbarie », s.l.n.d., imprimé de 8 p. (B. Mazarine, ms. 2000, pièce 52).
[Anonyme], Relation véritable contenant le rachat de plusieurs captifs qui étaient détenus à rançon dans la ville d’Alger, avec une lettre envoyée par l’ambassadeur de France touchant les grandes persécutions que les Turcs font souffrir aux chrétiens, Paris, Vve Du Pont, 1672.
[Anonyme], Le Tableau de piété envers les captifs, ou Abrégé contenant, avec plusieurs remarques, deux relations de trois rédemptions de captifs faites en Afrique, aux villes et royaumes de Tunis et d’Alger en Barbarie, ès années 1666 et 1667, par les religieux de l’Ordre de la Très Sainte Trinité (appelés vulgairement à Paris Maturins) des quatre provinces qui composent leur chapitre général en France. Ensemble le martyre du vénérable Frère Pierre de la Conception, religieux du même ordre, souffert audit Alger le 19 juin de l’année dernière 1667, Châlons, Jean Bouchard, 1668.
[Anonyme], Voyage dans les États barbaresques de Maroc, Alger, Tunis et Tripoli; ou Lettres d'un des captifs qui viennent d'être rachetés par MM. les chanoines réguliers de la Sainte-Trinité; suivies d'une notice sur leur rachat, et du catalogue de leurs noms, Paris, Guillot, 1785.
Aranda, Emmanuel d’, Relation de la captivité et liberté du sieur Emmanuel d'Aranda, jadis esclave à Alger. Où se trouvent plusieurs particularités de l'Afrique, dignes de remarque. Nouvelle édition, revue, corrigée et augmentée de treize relations et autres tailles douces, par le même auteur, Paris, Compagnie des Libraires du Palais, 1665.
[Auvry, M.], Le Miroir de la charité chrétienne ou Relation du voyage que les Religieux de l'Ordre de Notre-Dame de la Merci du royaume de France ont fait l'année dernière 1662 en la ville d'Alger, d'où ils ont ramené environ une centaine de Chrétiens esclaves. Ouvrage composé par l'un des Pères Rédempteurs du même Ordre, Aix, Jean-Baptiste et Étienne Roize, 1663.
Binos, Marie-Dominique de, Voyage par l’Italie, en Egypte au Mont-Liban et en Palestine ou Terre sainte, Paris, l’Auteur et Boudet, 1787.
Busnot, Dominique, Histoire du règne de Mouley Ismaël roi de Maroc, Fez, Tafilet, Jouz, etc.; de la révolte et fin tragique de plusieurs de ses enfants et de ses femmes ; des affreux supplices de plusieurs de ses officiers et de ses sujets ; de son génie, de sa politique, et de la manière dont il gouverne despotiquement son Empire ; de la cruelle persécution que souffrent les esclaves chrétiens dans ses États ; avec le récit de trois voyages a Miquenez et Ceuta pour leur rédemption, et plusieurs entretiens sur la tradition de l'Église pour leur soulagement, Rouen, Guillaume Behourt, 1714.
Carneau, Étienne, Les Captifs délivrés par les RR. PP. de l’Ordre de la très sainte Trinité, dits Mathurins, présentés au roi le treizième septembre 1654, Paris, François Noël, 1654.
Cassel, Denys, Les Triomphes de la charité, du R.P. Lucien Hérault, ou Relation de ce qui s'est passé dans la sortie des captifs de la ville d'Alger, qui y avaient été arrêtés après sa mort. Ensemble leur arrivée, et les réceptions qui leur ont été faites dans celles de France par F. D.C., ministre du couvent de la Sainte-Trinité de Meaux, Paris, Louis Boulanger, 1647.
Comelin, François et Philémon de La Motte, Joseph Bernard, Voyage pour la rédemption des captifs aux royaumes d'Alger et de Tunis fait en 1720 par […] de l'Ordre de la Sainte-Trinité, dits Mathurins, Paris, Louis-Anne Sevestre et Pierre-François Giffard, 1721.
[« D »] Lettre d’un comédien, à un de ses amis, touchant sa captivité et celle de vingt-six de ses camarades chez les corsaires de Tunis ; et ce qu’ils sont obligés de faire pour adoucir leurs peines, Paris, Pierre Clément, 1741.
Dan, Pierre, Histoire de Barbarie, et de ses corsaires, Paris, Pierre Rocolet, 1637.
Desmay, L., Relation nouvelle et particulière du voyage des RR. PP. de la Mercy aux royaumes de Fez et de Maroc pour la rédemption des captifs chrétiens, négociée en l'année 1681 avec Mouley-Ismaël, roi de Fez et de Maroc, régnant aujourd'hui, Paris, Vve Gervais Clouzier, Vve Jean Pocquet, Sébastien Cramoisy, 1682.
Du Castel, Jacques, Relation des voyages de Monsieur de Brèves, tant en Grèce, Terre Sainte et Aegypte qu'aux royaumes de Tunis et Arger, ensemble un traité fait l'an 1604 entre le roi Henri le Grand et l'empereur des Turcs, et trois discours dudit sieur, le tout recueil par le S. D. C., Paris, N. Gasse, 1628.
Du Chastelet des Bois, René, L’Odyssée ou Diversité d’aventures, rencontres et voyages en Europe, Asie et Afrique. Divisée en quatre parties, La Flèche, Gervais Laboé, 1665.
Égreville, Edmond, La Vive Foi et le récit fidèle de ce qui s’est passé dans le voyage de la rédemption des captifs français faite en Alger par les Pères de l’Ordre de Notre-Dame de la Merci, Rédemption des captifs, les mois de mars et d’avril 1644. Dédiée à Nosseigneurs des États de la province de Bretagne par le R.P. Edmond Égreville, religieux prédicateur dudit Ordre et procureur général de la Rédemption en ladite province de Bretagne, Paris, Louis Feugé, 1645.
Favre, François, Le Véritable Récit de la rédemption faite en Alger, l’année passée 1644, par les religieux de l’Ordre de Notre-Dame de la Merci et Rédemption des captifs. Dédié à la reine régente par le R.P. François Favre, bachelier en sainte théologie et religieux dudit Ordre, Paris, L. Feugé, 1645
Fercourt, Claude Auxcouteaux de, Relation de l’esclavage des sieurs de Fercourt et Regnard pris en mer par les corsaires d’Alger, Targe éd., Toulouse, Privat, 1905.
[François d’Angers], L’Histoire de la mission des Pères capucins de la Province de Toureine au royaume de Maroque en Afrique, par les ordres du R.P. Joseph de Paris, prédicateur capucin, commissaire apostolique des missions étrangères, Niort, Vve Jean Bureau, 1644
[Gallonye, Jean], Histoire d’un esclave qui a été quatre années dans les prisons de Salé en Afrique. Avec un Abrégé de la vie du roi Taffilette, Lyon, Rolin Glaize, 1679. Dédicace aux P.P. de la Merci signée « Gallonye » et pièce liminaire (sonnet) au même signée L. Barré.
Gaspard, D., Histoire véritable de ce qui s’est passé en Turquie pour la délivrance et rédemption des captifs chrétiens captifs depuis l’année 1609 et des sécheresses extraordinaires advenues en Alger l’an passé, pendant lesquelles arriva une pluie miraculeuse par l’intercession de trois religieux de l’Ordre de la Sainte Trinité de la Rédemption des captifs, Paris, F. du Carroy, 1613.
Hérault, Lucien, Les Larmes et Clameurs des chrétiens français de nation, captifs en la ville d’Alger en Barbarie. Adressées à la reine régente, mère de Louis XIV, roi de France et de Navarre, par le R.P. Lucien Hérault, religieux de la congrégation réformée de l’Ordre de la Sainte-Trinité et Rédemption des captifs et procureur desdits esclaves, Paris, Denys Houssaye, 1643.
-, Les Victoires de la Charité ou la Relation des Voyages de Barbarie faits par le R. P. Lucien Hérault, pour le rachat des François esclaves aux années 1643 et 1645. Ensemble ce qui s'est passé en sa captivité, emprisonnement et mort arrivée audit Alger le 28 janvier 1646. Présentées à Monseigneur l'illustrissime et révérendissime Évêque de Meaux par les Religieux de la Congrégation Réformée de l'Ordre de la Sainte Trinité et Rédemption des captifs, Paris, Louis Boulanger, 1647.
Héron, Jean, Relation du voyage que le R.P. Héron, supérieur ministre du convent de la Sainte-Trinité de Chasteau-Briant en Bretagne, a fait en la ville d’Alger, côte de Barbarie, d’où il a retiré cinquante-cinq captifs de la main des Turcs et remis en liberté, par l’ordre du Rme Père Pierre Mercier, général et grand ministre de tout ledit Ordre de la Sainte Trinité, etc., Paris, Julian Jacquin, 1660.
La Motte, Philémon de, État des royaumes de Barbarie, Tripoli, Tunis et Alger, contenant l'histoire naturelle et politique de ces pays, la manière dont les Turcs y traitent les esclaves, comme on les rachète et diverses aventures curieuses. Avec la Tradition de l'Église, pour le rachat ou le soulagement des captifs, Rouen, Guillaume Behourt, 1703.
-, « Entretiens nouveaux », La Tradition de l’Eglise dans le soulagement ou le rachat des esclaves, Rouen, Guillaume Behourt, 1714.
Lisdam, Henry du, L’Esclavage du brave chevalier François de Vintimille, des comtes de Marseille et Olieule, à présent commandeur de Planté et Cadillan, où l’on peut voir plusieurs rencontres de guerre dignes de remarque, Lyon, C. Morillon, 1608.
[Mouette, Germain], Relation de la captivité du Sr Moüette dans les royaumes de Fez et de Maroc où il a demeuré pendant onze ans. Où l’on voit les persécutions qui y sont arrivées aux Chrétiens Captifs, sous les Règnes de Mouley Archy, et de Mouley Sémein son successeur régnant aujourd’hui, et des travaux ordinaires auxquels on les occupe. Avec un Traité du Commerce, et de la manière que les Négociants s‘y doivent comporter. Ensemble les termes principaux de la Langue qui est le plus en usage dans le pays, Paris, Jean Cochart, 1683.
Pidou de Saint-Olon, François, État présent de l'empire de Maroc, Paris, Michel Brunet, 1694.
Razilly, Isaac de, Voyages d'Afrique faits par le commandement du roi, où sont contenues les navigations des Français entreprises en 1629 et 1630 sous la conduite de monsieur le commandeur de Razilly ès côtes occidentales des royaumes de Fez et de Marroc ; le traité de paix fait avec les habitants de Sallé et la délivrance de plusieurs esclaves français. Ensemble la description des susdits royaumes, villes, coutumes, religion, mœurs et commodités de ceux dudit pays. Le tout illustré de curieuses observations par Jean Armand, Turc de nation, chirurgien de Monseigneur le comte de Soissons, Paris, Nicolas Trabouillet, 1631.
Rocqueville, François de, Relation des mœurs et du gouvernement des Turcs d'Alger, Paris, Olivier de Varennes, 1675.

Quelques fictions de captifs chrétiens

[Anonyme], Les Deux Cousines ou le Mariage du chevalier de ***, « Constantinople » [France, province, ou Suisse ?], 1743.
[Anonyme], La Fille esclave devenue officier, histoire véritable, « Bruxelles, François Foppens » [Lyon], 1711.
Bordier, René, Vers pour le Ballet des Voleurs dansé par le Roi en la Grande Salle du Louvre au mois de février 1624, Paris, Jean Sara, 1624.
[Brémond, Sébastien], L’Heureux Esclave, ou Relation des aventures du sieur de la Martinière, comme il fut pris par les corsaires de Barbarie et délivré ; la manière de combattre sur mer, de l’Afrique et autres particularités, Paris, O. de Varennes, 1674.
[Dubois-Fontanelle, Joseph-Gaspard], « Anecdotes algériennes», in Anecdotes africaines, depuis l'origine ou la découverte des différents royaumes qui composent l'Afrique, jusqu'à nos jours, Paris, Vincent, 1775.
[Fromaget, Nicolas], Le Cousin de Mahomet et la folie salutaire, « Constantinople » [Paris], 1742.
Guérin de Bouscal, Guyon, L’Amant libéral, tragi-comédie, Paris, Toussaint Quinet, 1637 [d’après la Nouvelle exemplaire de Cervantès].
Lancelot, Nicolas, « Les Esclaves illustres », in Les Nouvelles de Lancelot tirées des plus célèbres auteurs espagnols. Première Partie, Paris, Pierre Billaine, 1628, t. I.
Néel, Louis-Balthazar, Voyage de Saint-Cloud, par mer et par terre, La Haye, Compagnie des Libraires, 1748.
Quartier, Antoine, L’Esclave religieux et ses aventures, Paris, Daniel Hortemels, 1690.
Regnard, Jean-François, La Provençale, œuvre posthume, in Œuvres, Rouen et Paris, Vve de Pierre Ribou, 1731, t. II.
Rotrou, Jean de, La Pèlerine amoureuse, Paris, Sommaville, 1637.
Scudéry, Georges de, L’Amant libéral, tragi-comédie, Paris, A. Courbé, 1638 [d’après la Nouvelle exemplaire de Cervantès].

Quelques études et documents

Bennassar, Bartolomé, Les Chrétiens d’Allah : l’histoire extraordinaire des renégats : XVIe et XVIIe siècles, Paris, Perrin, 1989.
Blondy, Alain, L’Ordre de Malte au XVIIIe siècle. Des dernières splendeurs à la ruine, Paris, Bouchène, 2002.
Bonaffini, Giuseppe, La Sicilia e i Barbareschi, incursioni corsare e riscatto degli schiavi (1570-1606), Palermo, Sao Paulo, R. Mazzone, 1983.
Bono Salvatore, Corsari nel Mediterraneo, cristiani e musulmani fra guerra, schiavitù e commercio, Milano, A. Mondadori, 1993.
- Les Corsaires en Méditerranée, Paris Paris-Méditerranée ; Rabat, La Porte, 1998 (trad. de l’édition italienne, Bono Salvatore, I Corsari barbareschi, Torino, ERI, 1964).
-, Pirati e corsari in Adriatico, Milano, Silvana Editoriale, 1998.
Boutin Abel, Anciennes Relations commerciales et diplomatiques de la France avec la Barbarie (1516-1830), Paris, Pedone, 1902.
Devoulx Albert, « La marine de la régence d'Alger », Revue africaine, 1869, p. 384-420.
Grandchamp Pierre, « Documents concernant la course dans la régence de Tunis », Cahiers de Tunisie, 1957, p. 269-361.
Graziani, Antoine-Marie, « La menace barbaresque en Corse et la construction d’un système de défense », Revue d’Histoire maritime, 2-3, 2001, p. 141-162, ill.
Jaeger Gérard A., L'Aventure maritime. Corsaires, flibustiers, pirates et barbaresques, synthèse d'une légende, Paris, Diffusion-Université-Culture, 1986.
Launay, Michel, Une Grève d’esclaves à Alger au XVIIIe siècle, avec Émile et Sophie ou les Solitaires de Jean-Jacques Rousseau, Paris, Jean-Paul Rocher Éditeur, 1998.
Lenci, Marco, Lucca, il mare e i corsari barbareschi nel XVI secolo, Lucca, M. Pacini Fazzi : 1987.
Moureau, François, « Pirates barbaresques, récits de voyage et littérature : une peur de l’Âge classique », La Corse carrefour des routes de la Méditerranée, Michel Vergé-Franceschi et Antoine-Marie Graziani éd., Ajaccio, Alain Piazzola, 2003, p. 41-57.
Panzac Daniel, Les Corsaires barbaresques, la fin d'une épopée 1800-1820, Paris, C.N.R.S. Éditions, 1999.
Plantet Eugène, Correspondance des Deys d'Alger avec la Cour de France, 1579-1833, Paris, Alcan, 1889, 2 vol.
-, Correspondance des beys de Tunis et des consuls de France, avec la Cour (1577-1830), Paris, Alcan, 1899, 3 vol.
Requemora, Sylvie et Sophie Linon-Chipon éd., Les Tyrans de la mer. Pirates, corsaires et flibustiers, Paris, Presses de l’Université de Paris-Sorbonne, 2002 (contributions d’Alain Blondy, Jean-Paul Bonnin, Geneviève Goubier-Robert, Xavier Labat-Saint-Vincent, Daniel Panzac, Sylvie Requemora, Gillian Weiss)
Turbet-Delof, Guy, L’Afrique barbaresque dans la littérature française aux XVIe et XVIIe siècles, Genève, Droz, 1973.
-, Bibliographie critique du Maghreb dans la littérature française 1532-1715, Alger, Société nationale d'édition et de diffusion, 1976.
Vergé-Franceschi, Michel et Antoine-Marie Graziani éd., La Guerre de course en Méditerranée (1515-1830), Paris, Presses de l’Université de Paris-Sorbonne ; Ajaccio, Éditions Alain Pazziola, 2000.

Référencé dans la conférence : Captifs en Méditerranée (XVIe-XVIIIe siècles)
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