"La ville d'Orléans au XVIIe siècle vue par quelques « voyageurs » de passage"

Conférencier / conférencière

L’objectif de cette communication est de développer une image de l’Orléans du XVIIe siècle en utilisant quelques récits ou comptes rendus dont les auteurs sont des voyageurs qui n’ont fait que passer dans cette ville ou qui n’y ont fait que de très courts séjours.

Alors que, pour le XVIe siècle, nous disposons des courts rapports d’ambassadeurs vénitiens comme Andrea Navagero qui est passé par Orléans en 1528, ou Girolamo Lippomano qui y est passé en 1577, pour le XVIIe siècle, on peut utiliser des textes plus développés de jeunes étudiants, de préférence étrangers, comme par exemple :

Thomas Platter, de Bâle, étudiant en médecine de 25 ans, qui s’est arrêté six jours à Orléans en juillet 1599 dans son trajet de Bourges vers Paris.

Just Zinzerling, jeune étudiant allemand, qui est passé par Orléans en 1614, au cours d’un grand voyage qui lui fit découvrir la France, l’Angleterre, les Pays-Bas.

Léon Godefroy, le fils de Théodore Godefroy historiographe de France, qui y est passé en 1638

Élie Brackenhoffer, né à Strasbourg et de langue allemande, qui avait 26 ans et venait d’achever ses études universitaires lorsqu’il passa par Orléans en 1644 au cours d’un grand voyage en France, en Suisse et en Italie

John Lauder, un jeune écossais d’Edimbourg , qui avait 19 ans lorsqu’il passa par Orléans en 1665.

Témoignages auxquels vient s’ajouter celui de La Fontaine qui, en 1663, a fait un bref passage à Orléans alors qu’il se rendait en Limousin.

Après avoir mis en lumière l'idée que ces jeunes gens se faisaient d'Orléans avant de découvrir cette ville, il apparaît utile de s'intéresser à ce qui les a frappés au premier abord (apparence générale de la ville, comportement des habitants…) et de chercher dans leurs écrits la vision superficielle d'Orléans qu'ils ont pu avoir en s'y comportant comme ceux qu'on appellera plus tard des "touristes" (visite de monuments, promenades dans les jardins, regard étonné sur certaines scènes de rues…).

Quelques passages du Journal de John Lauder permettent d'avoir un regard sur les grandes fêtes orléanaises comme la Fête-Dieu (prétexte à une chasse aux huguenots) et la fête de Jeanne d'Arc (avec la procession parcourant toute la ville)

Certains d'entre eux ont pu vouloir découvrir  des lieux plus privés et pénétrer plus avant dans l'intimité de la ville : Lauder s'installe dans le public lors d'une disputatio à l'Université, Brackenhoffer se fait expliquer le fonctionnement de la bibliothèque de la Nation germanique, accompagne le chanoine Tardif dans la découverte de son cabinet de curiosités, s’étonne de l’indiscipline du public lors d’un procès au Châtelet…

Tout cela amène à la conclusion que les textes ne donnent qu'une image très aseptisée de la ville d'Orléans. En témoignent les notes que l'on trouve sur un ouvrage qui fut dans la bibliothèque du monastère de Bonne-Nouvelle et qui, pour la même période, montre une ville accablée par la misère, la disette et les violences en tout genre… ce dont ne parlent pas nos "voyageurs".

Référencé dans la conférence : Voyages et voyageurs au centre de la France.
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