'Gardez votre macaroni; ne lui préférez pas la choucroute': l'idée de style national à l'Opéra de Paris autour des expositions universelles

Conférencier / conférencière

Paris, mars 1867: l’exposition universelle va bientôt être inaugurée. Cela n’empêche pas que les critiques d’opéra soient plus chauvins que jamais au sujet de la présence d’étrangers sur la première scène nationale. Le comble est que Verdi, dont les Vêpres siciliennes étaient sorties juste au moment de la dernière exposition universelle, douze ans auparavant, est de nouveau à Paris pour la création de son Don Carlos.

D’après certains feuilletonistes, l’honneur d’accueillir le monde entier à Paris aurait dû être accordé à un Français… Il ne s’agit pas, heureusement, d’une nouvelle Querelle des Bouffons : on ne s’obstine pas à préférer l’opéra français à l’exclusion de l’opéra italien, ou inversement. Par contre la différence essentielle entre les styles nationaux est acceptée presque sans débat : Verdi ne peut qu’écrire de la musique italienne—dans la phraséologie courante, du ‘macaroni’—et celle dont on a besoin en ce moment, décidément, c’est de la musique française ! Mais quand ils entendent finalement Don Carlos les critiques changent de ton : Verdi est plus à plaindre qu’à envier, car loin d’être trop italien, il a nié ses qualités nationales essentielles, il a essayé une langue nouvelle… il a succombé à Wagner!

Référencé dans la conférence : Theatre & Travel 2 / Théâtre & Voyage II
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